Le chef du Parti conservateur Andrew Scheer se rendra près du chemin Roxham, à Saint-Bernard-de-Lacolle, aujourd'hui, afin de constater de visu la situation qui prévaut à la frontière canado-américaine alors la question de migrants qui traversent de manière irrégulière la frontière continue de causer des maux de tête au gouvernement Trudeau.

M. Scheer se rendra notamment aux installations de l'Agence des services frontaliers près du chemin Roxham en compagnie du député conservateur Pierre Paul-Hus, qui est le porte-parole de l'Opposition officielle en matière de sécurité publique.

Depuis le début de l'année, on environ 26 000 personnes ont traversé de manière illégale la frontière avec les États-Unis par le chemin Roxham. Au cours des derniers mois, le Parti conservateur a exhorté le gouvernement Trudeau à renégocier l'Entente sur les tiers pays sûrs avec les États-Unis. Les troupes d'Andrew Scheer ont aussi invité le premier ministre à mettre cette question à l'ordre du jour du sommet du G7, qui s'ouvre aujourd'hui à La Malbaie.

M. Scheer effectuera cette visite alors qu'on apprend que seulement une mince fraction des milliers de demandeurs d'asile qui sont venus au Canada illégalement par la frontière entre le Canada et les États-Unis l'année dernière et durant le premier trimestre de 2018 ont été renvoyés du pays.

Entre le 1er janvier 2017 et le 31 mars 2018, 135 personnes ayant fait une demande d'asile à la suite d'une entrée irrégulière à la frontière ont été expulsées du pays, selon des informations fournies au comité de la Chambre des communes sur l'immigration. Or, durant cette même période, plus de 5000 demandeurs d'asile ont voulu traverser la frontière hors des postes frontaliers.

Le gouvernement Trudeau affirme que les services frontaliers ne peuvent pas expulser les demandeurs d'asile ayant essuyé un refus avant que ceux-ci n'aient épuisé toutes les options pour leur demande, incluant les requêtes à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, les appels et d'autres mesures administratives.

Scott Bardsley, secrétaire de presse pour le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale, a souligné que toute personne ordonnée de renvoi du Canada a droit à « l'application régulière de la loi », et qu'une fois toutes les avenues épuisées, « on s'attend à ce qu'elle respecte les lois et quitte le pays ou qu'elle soit expulsée ».

Même si l'Agence des services frontaliers du Canada affirme faire tous les efforts pour renvoyer le plus possible de demandeurs d'asile non admissibles, la vaste majorité des gens ayant traversé la frontière de manière irrégulière ne sont pas « prêts à être expulsés », a souligné M. Bardsley.

Dans certains cas, il peut s'agir d'un manque de documents pour voyager, d'enjeux de santé ou de restrictions de voyager.

- Avec La Presse canadienne