Le gouvernement canadien préfère avoir une enquête en bonne et due forme des Nations unies sur l'utilisation possible d'armes chimiques en Syrie, même s'il assure ne pas douter de la parole des Américains et des Israéliens.

Une enquête formelle doit tout de même être menée, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, John Baird, vendredi, depuis Londres.

Le ministre a ajouté qu'il n'y avait toutefois pas de raison de douter de ce qu'Israël et les États-Unis avancent.

Si la présence d'armes chimiques dissimulées en Syrie est confirmée, il est cependant difficile de savoir qui y a exactement accès, a expliqué M. Baird.

«Nous pensons que c'est le gouvernement, mais nous ne pouvons l'affirmer», a-t-il dit.

Plus tôt, cette semaine, les militaires israéliens ont assuré que le gouvernement syrien avait utilisé des armes chimiques à plusieurs reprises. À Washington, jeudi, on disait avoir conclu qu'il y avait eu deux utilisations d'armes chimiques contre les rebelles syriens.

En entrevue téléphonique depuis Londres, le ministre a souligné qu'Ottawa avait offert une contribution financière pour une enquête de l'ONU. La Syrie n'a pas encore ouvert ses portes aux enquêteurs des Nations unies.

Dans une première réponse de Damas face aux allégations de Washington, des responsables syriens ont nié vendredi que les forces gouvernementales ont eu recours à des armes chimiques contre les rebelles.

Dans la capitale syrienne, un fonctionnaire du gouvernement a déclaré que l'armée du président Bachar al-Assad «n'a pas et n'utilisera pas d'armes chimiques, même si elle les avait».

Il a accusé les forces de l'opposition d'avoir utilisé ce genre d'armes en mars, lors d'une attaque sur le village de Khan al-Assad, situé à l'extérieur de la ville d'Alep.

Les deux parties se sont mutuellement tenues responsables pour l'attaque mortelle.

M. Baird, ne dit pas, cependant, si la confirmation de l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien devrait provoquer une intervention militaire de la communauté internationale.

Le président Barack Obama a déjà dit, lui, que le recours aux armes chimiques par le dirigeant Assad serait vu comme un pas de trop qui entraînerait une réaction militaire majeure.

Le Canada est préoccupé par les informations qui circulent et travaillera en collaboration avec ses alliés afin de déterminer une réponse, a laissé savoir M. Baird.

La guerre en Irak pèse dans le débat à savoir si la présence d'armes chimiques en Syrie devrait être un facteur déterminant dans le début d'un engagement militaire.