(Contrecœur) Un conflit impliquant des individus liés au commerce de la drogue serait à l’origine des coups de feu qui ont blessé un enfant, dimanche soir, à Contrecœur. Après s’être barricadé pendant de nombreuses heures chez lui, Yves Martin Larocque a été arrêté et accusé de tentative de meurtre et de voies de fait graves.

L’homme de 37 ans aurait tiré plusieurs coups de feu en direction d’une berline grise avec quatre personnes à bord, vers 19 h 30. Un garçon qui se trouvait dehors, devant chez lui, rue des Pivoines, a été atteint par une balle. Sa vie n’est pas menacée.

Le conducteur, lui, a été grièvement blessé par un tir et les médecins craignent toujours pour sa vie. Les trois autres occupants de la voiture ont également été blessés lors de l’altercation armée. Leur véhicule s’est enlisé dans un fossé quelques mètres plus loin dans le quartier de maisons mobiles lorsqu’ils ont tenté de fuir.

« J’ai entendu des détonations et j’ai ouvert les rideaux pour voir ce qui se passait », a raconté le résidant chez qui la voiture a terminé sa course. Il affirme avoir vu trois hommes et une femme vêtue d’une robe de bal bleue complètement affolés.

« Je les ai vus se pitcher en bas du char pendant qu’il roulait. Ils devaient avoir peur de se faire encore tirer dessus. Ils couraient en hurlant, des hurlements de terreur », a-t-il dit, préférant taire son identité.

Le suspect, vêtu d’un simple maillot de bain, a alors pris la fuite à bord d’un autre véhicule. « Il s’est dirigé vers une résidence privée du secteur, où il est resté plusieurs heures », a expliqué Marythé Bolduc, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ).

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK D’YVES MARTIN LAROCQUE

Le suspect Yves Martin Larocque

Vers 3 h, le Groupe d’intervention tactique de la SQ a finalement réussi à maîtriser l’homme et à procéder à son arrestation. Yves Martin Larocque a comparu au palais de justice de Sorel lundi après-midi. Il fait face à sept chefs d’accusation, dont tentative de meurtre sur David Burelle-Jeannotte et négligence criminelle ayant causé des lésions sur l’enfant de 9 ans. Il demeure détenu jusqu’à son enquête sur remise en liberté, mercredi.

« On confirme que le suspect et une des personnes dans le véhicule se connaissaient. Selon toute vraisemblance, c’est un conflit qui serait à l’origine de la fusillade. Évidemment, l’enquête le confirmera », a précisé Mme Bolduc, de la SQ.

Deux des personnes ciblées par les balles, David Burelle-Jeannotte, aussi appelé « Dave Pompon » dans le milieu de la drogue, et Paul Elvitigala ont de lourds casiers judiciaires pour des crimes en lien avec les stupéfiants ainsi que des bris de conditions.

Un Contrecœurois qui connaît à la fois Yves Martin Larocque et David Burelle-Jeannotte a indiqué que la fusillade était « une histoire de drogue, d’un bout à l’autre ». Il a préféré taire son nom par crainte de représailles.

Yves Martin Larocque ne possède aucun antécédent judiciaire.

Un quartier ébranlé

Au lendemain des évènements, des résidants du quartier étaient encore ébranlés par les coups de feu entendus en plein jour. Surtout, ils étaient choqués de savoir qu’un garçon de 9 ans avait été atteint par une balle perdue juste en face d’un parc pour enfants.

« Ça aurait pu être mon fils », a laissé tomber Nathalie, mère d’un garçon de bientôt 7 ans. « Il aurait pu être au parc à cette heure-là. »

Comme ses fenêtres étaient fermées en début de soirée, elle n’a pas entendu les coups de feu autour de 19 h 30. C’est sa mère, qui habite le même quartier, qui l’a prévenue qu’un tireur était recherché dans la rue voisine. « Ma mère était tellement paniquée. Elle s’est mise à pleurer. Elle m’a dit : “Vite, vite. Enfermez-vous à la maison, barrez vos portes et ne sortez pas” », raconte-t-elle.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Mélanie Fontaine

Mélanie Fontaine, qui fréquente aussi le parc du quartier, affirme qu’elle n’a pas dormi de la nuit, « trop énervée » par les évènements.

« C’est plate pour ce petit garçon qui s’est retrouvé dans un conflit qui ne le concerne pas. Ça aurait pu être vraiment pire. Il est chanceux que la balle perdue n’ait pas fait plus de dommages », s’est désolée cette mère de trois enfants.