Pour se venger de Tidiani Keita, avec qui il s'était querellé dans les mois précédents, Tharoul Ménard lui a tendu un piège et l'a poignardé de 23 coups de couteau, l'après-midi du 27 novembre 2008, dans un immeuble à logements de Cartierville.

C'est ce que la Couronne entend prouver au procès de Ménard, qui a débuté hier devant jury au palais de justice de Montréal. L'homme de 29 ans est accusé du meurtre prémédité de Keita, qui était surnommé Tito. L'accusé, pour sa part, était connu sous le nom de Charles.

Selon l'exposé d'ouverture de la procureure de la Couronne Sonia Lebel, Charles aurait commis son crime dans l'appartement de Marc Labrèche (pas le comédien), un homme atteint du sida et gravement malade qui résidait à l'appartement 2 du 12 200, rue Lachapelle, à Cartierville.

Toujours selon les explications de Me Lebel, Labrèche consommait du crack et de la cocaïne, qu'il se procurait auprès de Charles (l'accusé). L'après-midi du 27 novembre 2008, Labrèche et sa conjointe se trouvaient dans leur appartement, lorsque Charles est venu frapper à leur porte. Il était accompagné d'un «Anglais». Charles a alors demandé à la femme (Pauline) d'aller chez le concierge, qui demeurait dans l'appartement d'à côté, et a demandé à Marc d'aller chercher Tito, qui résidait à un autre étage de l'immeuble. Les deux se sont exécutés.

Lorsque Marc Labrèche est revenu dans son appartement, quelques minutes plus tard, Charles n'y était plus. Tito est arrivé peu de temps après. Et c'est là, selon la Couronne, que Charles aurait surgi par la porte-fenêtre arrière et qu'il aurait poignardé Tito de 23 coups de couteau.

«Il lui avait tendu un piège», a soutenu Me Lebel, en signalant que l'accusé et la victime avaient eu une querelle dans les mois précédents, dans laquelle Tito avait eu le dessus. Blessé dans son orgueil, Charles aurait décidé de se venger. Pour prouver sa théorie, la procureure de la Couronne entend faire entendre des témoins civils, policiers et experts, notamment une biologiste et un pathologiste. Le procès, présidé par la juge Johanne Saint-Gelais, se poursuit aujourd'hui avec d'autres témoins. L'accusé est représenté par Me Peter-Georges Louis.