Il y a une olympienne russe qui patine pour l'Australie et qui croyait d'abord qu'elle se rendait en Autriche.

Deux Américains sont dans la compétition de danse sur glace pour représenter le pays hôte, la Corée du Sud. Un autre Américain représente le Brésil. Quatre membres de l'équipe israélienne ne sont pas originaires du pays.

Le duo allemand ayant remporté l'or en patinage en couple est composé d'une Ukrainienne, Aliona Savchenko, et d'un Français, Bruno Massot.

Et en plus, des athlètes du Royaume-Uni et de l'Australie sont entrés dans la compétition de danse sous la bannière des athlètes olympiques de Russie, un pays ayant déjà dominé la discipline.

Plus d'une trentaine de patineurs et de patineuses prennent part aux Jeux olympiques de PyeongChang pour des pays qui ne les ont pas vu naître.

«Il y a neuf ans, j'ai pris ma retraite du patinage artistique, a relaté Alexei Bychenko, d'Israël, qui avait représenté auparavant son pays natal, l'Ukraine. Après Vancouver (les Jeux de 2010 pour lesquels il ne s'est pas qualifié), j'ai pris une pause d'une année, et puis mon entraîneur m'a appelé et m'a demandé si je voulais patiner aux Olympiques. Je ne pouvais pas le faire pour l'Ukraine, mais nous avons discuté de mes options et du fait que j'ai une famille juive. Alors je connaissais la voie à suivre.»

Bychenko est entré en contact avec la fédération israélienne - le pays a fait de grandes avancées dans cette discipline - et s'est fait dire que cette voie était possible. Il a commencé à s'entraîner en Israël, a obtenu sa citoyenneté et a pris le 11e rang dans l'événement masculin.

Ses «compatriotes», Adel Tankova et Ronald Zilberberg, participeront à la compétition en danse cette semaine. Tankova est native de l'Ukraine, et compte aussi des racines juives.

Sara Hurtado, de l'Espagne, avait eu du succès avec un précédent partenaire en danse. Lorsqu'ils se sont séparés, elle s'est trouvé un nouveau partenaire en Russie, Kirill Khaliavin. Une telle union échoue souvent, car le niveau de performance n'est pas le même. Toutefois, cela a fonctionné immédiatement pour eux.

«Nous avions la même vision des choses à accomplir. Et nous avons été en symbiose comme duo plus à cause de cela que les aspects techniques. Nous avions le même état d'esprit», a dit Hurtado.

Kirill Khaliavin, l'un des quatre patineurs de Russie sautant sur la glace pour un autre pays durant ces Jeux olympiques, a fait valoir qu'il était difficile de faire sa place comme patineur en danse en Russie.

«Parfois, vous n'êtes pas en mesure de trouver une partenaire. C'est très important de trouver la bonne partenaire: les aptitudes, la grandeur et peut-être l'âge», a-t-il relevé.

«Si vous êtes dans les juniors en Russie, c'est plus facile de trouver une partenaire. Il y a beaucoup de personnes qui patinent. Il n'y en a plus autant quand vous êtes séniors. J'avais 25 ans quand nous nous sommes réunis. À cet âge, c'est difficile de trouver une partenaire», a ajouté Khaliavin.

Ce que bon nombre de couples n'ont pas en commun, c'est la langue, et cela cause souvent des problèmes additionnels: la communication sur la glace, les discussions sur la stratégie avec les entraîneurs. Certains pays exigent que leurs athlètes maîtrisent la première langue du pays.

«Quand je suis arrivée en Israël, je ne parlais que l'Ukrainien et le Russe. J'ai d'abord appris l'anglais. Cela m'a pris un an ou plus. J'ai encore du chemin à faire. Et j'apprends encore l'hébreu», a dit Tankova.

Le patineur Keegan Messing, classé deuxième au Canada, est né en Alaska, en ayant des racines canadiennes.

Grâce à sa grand-mère, qui a suscité son intérêt pour le patinage artistique, il avait toujours voulu représenter le Canada. Lorsque Messing a appris que le Canada n'avait jamais remporté l'or du côté masculin aux Olympiques, il a déterminé - à l'âge de six ans - qu'il serait le premier.

Il a terminé 12e en Corée du Sud, mais cela ne freine pas son élan.

«J'ai patiné sept ans aux États-Unis, mais j'ai toujours voulu patiner pour le Canada, a indiqué Messing, qui a la double citoyenneté; sa mère est originaire d'Edmonton. Après Sotchi, la fédération des États-Unis m'a laissé partir afin que je puisse patiner pour le Canada. Ç'a été la meilleure décision que j'ai prise dans mon sport.»