Le championnat du monde de décorticage de crevettes grises s'est tenu dimanche sur une plage du nord de la France : sous un «chapiteau olympique», les compétiteurs ont décortiqué un maximum de petits crustacés de la Mer du Nord en dix minutes.

D'abord, s'assouplir les doigts. Puis, au coup de pistolet, se mettre à éplucher les crevettes une par une, visages concentrés. C'est ainsi qu'ont procédé les participants, sur la plage de Leffrinckoucke.

Cette compétition loufoque est née en 2005 dans l'esprit de Bernard Weisbecker, maire (écologiste) de cette commune côtière proche de Dunkerque, à quelque 300 kilomètres au nord de Paris.

Chacun prétendait que sa mère ou sa belle-mère était la plus adroite dans cet exercice. «Au lieu de parler, on va mettre tout le monde autour d'une table et voir qui est le meilleur», s'est alors dit le maire.

Il n'y avait au début qu'une vingtaine de participants, mais dimanche, ils étaient 120, pour la huitième édition du concours, rebaptisé «Olympiades», JO de Londres obligent.

Une compétition internationale, à laquelle participaient des jeunes venus d'Allemagne, Espagne, Italie, Russie, Corée du Sud, Taïwan, ou encore du Mexique.

«Un bon décortiqueur doit se sentir concerné, il doit aimer la crevette», a expliqué doctement le maire. «On vise le troisième anneau, on tire, on appuie sur la tête, on ressort l'ensemble de la crevette», a-t-il détaillé, plaisantant: «L'idéal, c'est de commencer (le décorticage de crevettes) vers cinq ans, comme la gymnastique».

Une fille de pêcheur, Nicole Vanzinghel, a déjà été titrée cinq fois. Elle est arrivée ceinte de son écharpe tricolore de championne et médaille au cou, enfilant alors un maillot portant son nom au dos et cinq crevettes devant.

Les balances ont livré leur verdict : Nicole Vanzinghel a remporté son sixième titre avec 150 grammes de crevettes décortiquées. Sur le podium, elle a levé les bras au ciel puis entonné l'hymne national de la France, la Marseillaise.