Des artistes russes ont hissé à Saint-Pétersbourg dimanche un pavillon noir orné d'une tête de mort sur le croiseur Aurore, dont une salve avait lancé la Révolution bolchevique, a-t-on appris de source policière.

Six des auteurs de cette manifestation ont été interpellés, mais trois autres refusaient dans la soirée de descendre du mât pour réclamer leur libération.

«Des jeunes sont montés à bord de l'Aurore dimanche. Trois d'entre eux ont escaladé le mât avec le pavillon noir», a précisé à l'AFP le porte-parole de la police de la capitale impériale russe, Viatcheslav Steptchenko.

L'un des trois artistes se trouvant encore au sommet du bateau, à quai sur la Neva, a expliqué par téléphone à l'AFP appartenir à un mouvement d'art postmoderniste baptisé «La part du peuple» qui réclame en particulier une meilleure répartition des revenus des hydrocarbures en Russie.

«Nous voulons une part du pétrole et du gaz pour le peuple», a expliqué l'artiste, Evguénni Flor, précisant que lui et ses deux comparses ne descendront pas du mât tant que les six autres complices «n'auront pas été libérés».

La Russie compte plusieurs mouvements d'artistes contestataires. Le plus connu d'entre eux, «Voïna» (la Guerre), est aussi basé à Saint-Pétersbourg et s'est fait connaître l'année dernière en peignant un gigantesque phallus dressé devant le siège du FSB (ex-KGB).

Le croiseur Aurore donna, par une salve à blanc, le signal le 25 octobre 1917 de l'attaque du Palais d'Hiver, qui allait précipiter la Révolution d'Octobre. Restauré après la Seconde Guerre mondiale, il fut placé à quai sur la Neva, ouvert au public pour son rôle historique, et a reçu depuis des millions de visiteurs.