Une croix latine à la mémoire de vétérans de guerre américains, érigée dans le parc naturel du désert californien de Mojave, a été volée, après avoir fait l'objet d'un long feuilleton judiciaire, a-t-on appris mardi auprès de l'administration du parc.

Il y a dix ans, un ancien employé du Parc, de confession catholique, avait saisi la justice, affirmant que l'existence de cette croix dans un Parc national était anticonstitutionnelle, l'Etat fédéral n'ayant pas le droit de privilégier une religion par rapport à une autre.

Le 28 avril dernier, la Cour suprême des Etats-Unis avait finalement décidé, après plusieurs rebondissements, que la croix de métal d'un peu plus de deux mètres de haut, érigée en 1934 en plein désert, pourrait rester en place.

Les services du parc ont déclaré mardi que la croix avait été sectionnée à sa base et emportée, dimanche ou lundi.

La porte-parole du parc Linda Slater, a précisé à l'AFP que la croix était encore dissimulée par un coffre de bois, qui avait été installé par les autorités californiennes pendant la procédure judiciaire.

Informés que le coffre avait été enlevé samedi, les services du parc se sont rendus sur place lundi. «Quand ils sont arrivés pour remettre le coffre en place, la croix avait disparu», a déclaré Mme Slater.

«Bien qu'il s'agisse d'un symbole chrétien, la croix n'a pas été érigée sur le Sunrise Rock pour promouvoir le christianisme», avait affirmé la Cour suprême dans da décision, mais «pour rendre hommage à nos soldats tombés au combat».

«L'objectif d'éviter que l'Etat soutienne (une religion en particulier) n'exige pas que tout symbole religieux soit éradiqué de la sphère publique», avaient ajouté les juges en faveur de son maintien.

Dans leur argumentaire, trois juges qui s'étaient prononcés pour le retrait de la croix ont au contraire estimé que même si «le désert du Mojave est un lieu isolé, loin du siège de l'Etat», l'intérêt général voudrait que l'hommage que celui-ci rend à ceux qui se sont illustrés dans des actions héroïques «le soit sans considération de croyances».

L'association américaine des Anciens combattants (VFW) a vivement réagi, mardi, par la voix de son responsable Thomas J. Tradewell.

«Penser que quelqu'un puisse ourdir la profanation d'un monument aux anciens combattants est répugnant», a-t-il déclaré, avant d'ajouter que la croix «sera reconstruite et les vandales arrêtés et jugés».

La VFW et d'autres associations précisent offrir une récompense pour toute information pouvant permettre d'arrêter les coupables. La récompense s'élève à 25.000 dollars, selon le journal Christian Science Monitor.