Une femme qui a vécu sa vie entière en Ontario a développé un accent terre-neuvien après avoir subi un accident vasculaire cérébral (AVC), il y a deux ans, selon des chercheurs.

Il s'agirait du premier cas de syndrome de l'accent étranger à être signalé au Canada, selon une analyse publiée dans la plus récente édition du Journal canadien des sciences neurologiques.

Après avoir subi un AVC en 2006, Rose Dore a été hospitalisée dans un hôpital de Hamilton, et le personnel a assumé qu'elle était originaire de la côte est en se basant sur sa manière de parler.

Après avoir rencontré la famille de la patiente, les intervenants ont toutefois réalisé avoir entre leurs mains un cas bien particulier. Ils ont alors contacté des spécialistes du langage qui ont confirmé qu'il s'agissait d'un cas de syndrome de l'accent étranger.

Seulement 20 autres cas ont été signalés dans le monde et confirmés par une radiographie du cerveau, incluant celui d'une femme au Royaume-Uni qui s'était retrouvée avec un accent jamaïcain.

Selon les chercheurs, l'accent de la femme de 52 ans n'est pas tout à fait identique à celui d'un Terre-Neuvien mais comporte des similitudes étonnantes.

Les chercheurs ont analysé un enregistrement de sa voix en repérant des caractéristiques connues de l'accent terre-neuvien. «La concordance est très bonne», a confié l'un des chercheurs, Alexandre Sévigny.

Le cas de Rose Dore a eu des échos à Saint-John, la capitale provinciale de Terre-Neuve-et-Labrador.

«Il n'y a même pas d'accent terre-neuvien», a lancé en ondes l'animatrice Linda Swain. Un auditeur a renchéri en disant à la blague que les Terre-Neuviens n'avaient pas d'accent, et que c'était plutôt les Ontariens qui en avaient un.

Après avoir entendu l'enregistrement de la voix de Rose Dore, d'autres auditeurs ont soutenu que sa façon de parler pouvait s'apparenter à celle de Terre-Neuviens. «Elle parle comme si elle venait de la ville de Saint-John, mais pas près de la baie. Son accent n'est pas assez prononcé», a commenté Ryan Angel.

Dans une entrevue publiée mercredi, Rose Dore, qui doit vivre avec une paralysie partielle depuis son AVC et qui réside désormais à Windsor, a affirmé se considérer chanceuse de pouvoir encore parler.

Un AVC peut dans certains cas provoquer la perte totale de la capacité du langage.