Certains militants « purs et durs » du Parti québécois en Outaouais sont déçus de voir le PQ laisser au rancart l'option souverainiste durant cette campagne électorale.

« Le Parti québécois fait une très grave erreur en laissant de côté la souveraineté », déclare Marcel Painchaud, militant de longue date, professeur à la retraite en sciences politiques au cégep de l'Outaouais et ex-candidat du PQ dans Hull.

« J'en suis à lorgner le Parti indépendantiste naissant, ne serait-ce que pour loger un vote de protestation. Le parti célèbre son 40e anniversaire cette année et c'est la première fois que l'on a un chef qui abandonne une stratégie d'accession à la souveraineté. Ça, c'est très grave pour de vieux militants comme moi. »

Pour les purs et durs comme M. Painchaud, l'option souverainiste est ce qui distingue surtout le PQ des libéraux, deux formations dont les politiques se ressemblent de plus en plus.

Ces commentaires surviennent quelques jours après les événements de samedi dernier dans la circonscription de L'Assomption. Une assemblée d'investiture s'est transformée en échauffourée lorsqu'une trentaine de militants des Jeunes Patriotes ont protesté contre la candidature du péquiste Scott McKay, ex-chef du Parti vert.

Les manifestants étaient des partisans de l'ex-député Jean-Claude St-André, dont la candidature a été rejetée par le PQ car ce dernier ne s'est pas rallié à la décision du PQ de mettre de côté l'obligation de tenir un référendum.

Marcel Painchaud croit que cet épisode démontre non pas de « zizanie » au sein du PQ, mais bien d'une « crise idéologique ».

L'économie

Les candidats péquistes de l'Outaouais, eux, affirment que les forces sont unies et que l'incident de L'Assomption relève d'une minorité de militants purs et durs.

Nathalie Lepage, candidate dans Pontiac, assure que la souveraineté demeure l'option numéro un, mais que ce n'est pas l'enjeu central de la campagne. « Je pense que l'on a été clair là-dessus. »

« C'est déplorable ce qui s'est passé à L'Assomption. Mais je pense que c'est une minorité qui fait beaucoup de bruit et qui donne l'impression qu'ils sont très nombreux. La grande majorité des militants sont derrière la chef et derrière la plate-forme. »

Le Dr Gilles Aubé, candidat du PQ dans Hull, affirme quant à lui que la souveraineté est toujours présente dans la plate-forme du parti. L'insatisfaction du député St-André, dans L'Assomption, relève du fait qu'il n'y pas d'échéancier référendaire.

La population ne veut pas de ces élections qui coûteront 83 millions $, rappelle le Dr Aubé, mais Jean Charest en a voulu, sous prétexte que l'économie va mal. « M. Charest a choisi son thème. On fera la bataille sur l'économie. »

Le Dr Aubé, qui parlera aussi de santé, entend donc s'attaquer au bilan économique des libéraux. Il rappelle le Québec a accumulé un déficit de 5,8 milliards $ entre 2003 et 2006 sous leur gouverne.

Nathalie Lepage, elle, abordera le thème des emplois, car la circonscription de Pontiac a été durement touchée par les mises à pied dans l'industrie forestière.