Les archevêques de Québec et de Montréal ne suivront pas l'exemple de leurs pairs de l'Alberta et des Territoires du Nord-Ouest, qui ont transmis des directives indiquant que les prêtres devraient refuser de célébrer les funérailles de certains fidèles ayant choisi l'aide médicale à mourir.

Le cardinal de Québec Gérald Cyprien Lacroix a dit par communiqué, jeudi, ne pas envisager de «directives précises» qui auraient pour but de refuser l'accès au sacrement des malades et à la célébration des funérailles pour des personnes qui demandent l'«euthanasie» - «présentée sous le nom d'aide médicale à mourir».

Mgr Lacroix a ajouté vouloir «accompagner les personnes en fin de vie pour leur rappeler leur dignité inconditionnelle aux yeux de Dieu», et que le diocèse «opterait toujours pour des soins palliatifs accessibles à tous et à toutes plutôt que l'euthanasie».

L'archevêque de Montréal, Christian Lépine, a abondé dans le même sens.

Joint par téléphone alors qu'il venait de discuter de l'aide médicale à mourir dans le cadre de l'assemblée annuelle sur cinq jours de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) à Cornwall, en Ontario, Mgr Lépine a dit qu'il y avait un «angle d'approche» différent par rapport à ces pairs de l'Alberta et des Territoires du Nord-Ouest. Il a dit vouloir «accompagner les gens (dans leur choix), tout en reconnaissant la valeur de la vie».

Le document émanant des évêques de l'Alberta et des Territoires du Nord-Ouest qualifie le suicide assisté de «grave péché» contredisant les enseignements de l'Église catholique. Il précise que les prêtres devraient évaluer les circonstances entourant chaque demande de funérailles, mais qu'ils devraient refuser celles liées à des cas hautement médiatisés d'aide médicale à mourir.

Les évêques jugent également que les familles qui souhaitent célébrer la décision d'un proche d'avoir eu recours à l'aide médicale à mourir ne devraient pas avoir droit à des funérailles à l'église.

L'archevêque d'Edmonton, Richard Smith, souligne que les directives n'excluent pas les funérailles pour tout le monde et que les prêtres peuvent trouver d'autres solutions, en présidant plutôt une cérémonie au cimetière ou au salon funéraire, par exemple.

Mgr Smith estime qu'il s'agit des premières directives en ce sens transmises par un regroupement d'évêques au Canada.