Entre deux quintes de toux de son patient, l'infirmière Véronique questionne ce dernier à propos de son style de vie. « Où habitez-vous ? Qui d'autre habite avec vous ? » À ses côtés, un interprète traduit en inuktitut les interrogations visant à cerner une éclosion de tuberculose. Par la fenêtre, les rues semblent désertes : avec les vents glaciaux, le mercure affiche -44 °C. Dans les petits villages du Grand Nord québécois, le quotidien des infirmières est bien différent de celui de leurs collègues ailleurs dans la province.

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Optimiser le personnel et les ressources

Il y a cinq ans, Véronique s'est envolée vers le Nunavik, poussée par sa soif d'aventure et sa curiosité quant à la culture autochtone. Celle qui travaillait auparavant à Montréal a rapidement pu réaliser à quel point la vie y est différente. Elle est l'une des trois seules infirmières à la clinique de tuberculose de Salluit, qui ne compte que deux médecins. Le territoire à desservir est immense : sept villages isolés, accessibles uniquement par avion. Le seul hôpital de la région n'a que 25 lits, tous départements confondus.

Des infirmières qui jouent pleinement leur rôle

« Dans un tel contexte, les infirmières ont l'occasion d'occuper leur plein champ d'exercice et de développer une palette de compétences », observe Luc Mathieu, président de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ). Véronique en est la preuve : en cinq ans, elle a travaillé tour à tour à l'unité de soins de l'hôpital de Puvirnituq, en CLSC et en clinique de santé sexuelle. Dans le Nord, Véronique a ainsi l'occasion d'exercer presque toutes les activités réservées aux infirmières et d'explorer différents domaines.

Des soins d'une grande proximité

Dans un village de 1 600 habitants, tout le monde est voisin. En côtoyant quotidiennement les résidents et les intervenants locaux - comme des travailleurs sociaux et d'autres professionnels de la santé -, l'infirmière profite ainsi d'une vision globale. « On finit par connaître les gens personnellement ; ça amène la relation à un niveau supérieur », souligne Véronique. Elle poursuit : « La proximité apporte une compréhension plus complète de leur quotidien, des différentes facettes de leur vie. » En retour, ceux qui demeurent dans le Grand Nord à long terme gagnent la reconnaissance, la confiance et l'acceptation de toute la communauté.

Soutenir les infirmières dans l'occupation de leur champ d'exercice

Par ses mécanismes de surveillance et son offre de formation continue, l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) s'assure que les soins dispensés par toutes les infirmières répondent aux meilleurs standards. « En tant qu'ordre professionnel, nous apportons notamment un soutien professionnel en exposant des pratiques novatrices aux bénéfices des patients », explique Luc Mathieu, président de l'OIIQ. La pratique infirmière dans le Grand Nord permet aux infirmières d'occuper pleinement leur champ d'exercice et d'utiliser toutes les activités qui leur sont réservées. C'est un modèle dont on peut s'inspirer !

Visitez le site web de l'OIIQ

Les ravages de la tuberculose

À son poste actuel, Véronique contribue aux enquêtes de la santé publique pour répondre aux éclosions de tuberculose. Elle s'occupe notamment de rencontrer les patients, de procéder au dépistage et d'assurer le suivi en clinique. « Les conditions de vie et les logements surpeuplés augmentent les risques d'infection, alors on fait aussi beaucoup de prévention et de sensibilisation auprès de la population », explique l'infirmière.

Une collaboration interdisciplinaire

Par vidéoconférence comme par téléphone, les infirmières du Grand Nord sont en contact avec des médecins et spécialistes à distance, que ce soit sur le territoire ou en milieu urbain. « Par divers moyens de collaboration avec les établissements de santé, les infirmières sont en mesure d'assurer des soins de qualité, selon un cadre précis, aux patients en région éloignée », résume Luc Mathieu.

Intégrer les différences culturelles dans les interventions

Même lorsqu'un patient s'exprime en anglais ou qu'un interprète est présent, les subtilités de la langue présentent des enjeux quotidiens. « En inuktitut, il existe une foule de synonymes pour décrire la neige, mais très peu de mots pour exprimer les émotions », remarque Véronique. Comme infirmière, elle croit qu'il faut également se montrer ouvert à la culture et y adapter sa pratique. Un exemple : plutôt que de réprimander les mères qui entretiennent la tradition de nourrir les enfants en bas âge avec de la viande crue, on gère les risques associés d'infection par des bactéries en leur enseignant l'hygiène buccale.

L'histoire de Véronique vous touche ?

Voyez Véronique superviser Marianne St-Gelais dans la websérie Stagiaire d'un jour, où, le temps d'une journée, quatre personnalités connues plongent dans la profession infirmière.

Regardez la websérie Stagiaire d'un jour