Le secteur de l'aérien à bas coût japonais est peut-être loin derrière les marchés européen et nord-américain, mais il décolle enfin.

Le concept de low-cost a été combattu avec vigueur par les deux principales compagnies aériennes du Japon, Japan Airlines et All Nippon Airways (ANA), ainsi que par le gouvernement japonais. Mais Japan Airlines demeure dans une situation économique délicate, et ANA a dû se rendre à l'évidence, et a annoncé début septembre la création d'une nouvelle filiale à bas prix, qui prendra son envol à la fin de l'année prochaine.

Les consommateurs japonais semblent avoir enfin compris l'intérêt de ne payer que le vol, et de payer en suppléments les repas, boissons, journaux et autres divertissements à bord.

ANA met sur pied le premier transporteur low-cost opérant des vols intérieurs au Japon, en partenariat avec l'entreprise financière hongkongaise First Eastern Investment Group, dans le but de concurrencer le train à grande vitesse Shinkansen. La nouvelle compagnie devrait desservir d'autres pays, mais là, elle ne sera pas la seule, car de nombreux acteurs étrangers se sont déjà saisis de l'opportunité.

La compagnie australienne Jetstar est l'une des premières à s'être installée au Japon. Elle a fêté ses trois ans de présence sur le sol nippon en mars, en inaugurant une nouvelle liaison entre l'aéroport international Kansai d'Osaka et Cairns, le 1er avril. Cette liaison a été lancée à grands renforts de publicités télévisées, et une promotion offrant deux billets de retour pour le prix d'un, pendant cinq mois, cet été.

Les gestionnaires de l'aéroport international Kansai connaissent des difficultés financières depuis quelques années. Ils ont besoin d'attirer de nouvelles compagnies aériennes, et ont donc décidé de quasiment supprimer les taxes d'atterrissage pour les transporteurs inaugurant de nouvelles liaisons internationales avant la fin du mois de mars 2011. Les opérateurs low-cost ont saisi l'aubaine. La compagnie sud-coréenne Air Busan a rejoint Jetstar sur le tarmac de cette infrastructure de pointe, aux côtés de Jeju Air, également originaire de Corée du Sud, et de Cebu Pacific Air, des Philippines.

Spring Airlines, basé à Shanghai, a de son côté profité d'une opportunité à l'aéroport d'Ibaraki, au nord de Tokyo, qui n'a été inauguré qu'en mars, mais n'a pas réussi à attirer la moindre compagnie internationale. Pour marquer son arrivée, Spring Airlines a lancé une opération promotionnelle, avec des billets Ibaraki-Shanghai à 4 000 yens (environ 51 dollars).

L'actuel champion japonais des vols pas chers est Skymark Airlines Inc, qui a annoncé l'ouverture de 11 nouvelles liaisons cette année. Mais l'arrivée sur le terrain de la nouvelle compagnie low-cost d'ANÀ pourrait lui porter un coup très dur.

L'aéroport de Haneda doit inaugurer sa nouvelle piste d'atterrissage en octobre, ce qui libérera des centaines de créneaux de décollage que les compagnies low-cost espèrent bien s'attribuer. Le 21 septembre, la compagnie malaisienne à bas coût AirAsia X a ainsi confirmé l'ouverture d'une liaison avec Haneda à partir du mois de décembre.

Pour les passagers en provenance ou à destination du Japon, une chose est sûre, l'éclosion du low-cost dans l'archipel fera baisser les prix d'une destination relativement chère jusqu'à présent.