L'Espagne n'est plus qu'à un point d'une troisième victoire en Coupe Davis en menant 2 à 1 face à l'Argentine, après son succès renversant en double samedi à Mar del Plata.

En l'absence du N.1 mondial Rafael Nadal, l'Espagne est en train de se trouver une autre arme fatale: un mental à toute épreuve qui lui permet de sauver des situations quasi désespérées dans un environnement hostile et une ambiance de stade de football. Vendredi, Feliciano Lopez, 31e mondial, avait ramené les deux équipes à égalité en remontant un set de retard et un déficit de 2-4 dans le tie-break de la troisième manche face à Juan Martin Del Potro.

Samedi, associé à Fernando Verdasco, il a fait encore plus fort, toujours dans le tie-break du troisième set, où la paire espagnole a été menée 5-1 avant de remporter les six derniers points.

Sonné par ce retour venu de nulle part, le duo argentin Nalbandian-Calleri a déposé les armes (5-7, 7-5, 7-6, 6-3) au terme d'un thriller où les Espagnols ont nettement mieux contrôlé leurs nerfs que les locaux.

Largement favoris sur le papier, les Argentins sont désormais au bord du précipice et d'une nouvelle désillusion, eux qui courent toujours derrière leur premier Saladier d'argent après deux finales perdues.

L'affaire semble même très mal engagée. À cause des statistiques d'abord, qui rappellent que, dans l'histoire plus que centenaire de l'épreuve, seulement cinq équipes ont réussi à revenir de 1-2 dans une finale.

La deuxième raison pour les Argentins d'être inquiets tient à l'état de santé de leur N.1, Juan Martin Del Potro. Victime d'une contracture à la cuisse droite vendredi, il ne devrait décider qu'à la dernière minute dimanche s'il entrera sur le court pour le premier des deux derniers simples.

L'incertitude Del Potro

L'identité de l'adversaire qui l'attend, la mobylette espagnole David Ferrer, n'est pas fait pour le rassurer, tant celui-ci a la fâcheuse tendance à ramener un maximum de balles.

Pour le battre, il faut être en forme. Del Potro ne le sera peut-être pas assez, ce qui ouvre la porte à une titularisation de José Acasuso, qui serait alors chargé, du haut de son 48e rang mondial, de garder les siens en vie.

Si l'Argentine parvient à battre Ferrer, Nalbandian devra encore dominer Lopez. En apparence, une formalité. Mais au vu du double de samedi, où Nalbandian a montré d'étonnants signes de faiblesse, c'est nettement moins évident.

Surtout lorsque l'on prend en compte la forme exceptionnelle de Lopez depuis le début du week-end. Superbe de sang-froid vendredi, il a tenu le double à bout de bras lorsque son partenaire était en difficulté dans les deux premiers sets.

Verdasco revenu au niveau, Lopez a continué à mettre la pression sur les Argentins avec son jeu vers l'avant et ses revers slicés au ras du filet.

Nalbandian a pour sa part frappé une double faute très malvenue à 5-1 dans le tie-break du troisième set. Il a ensuite encore raté une volée facile et a, dans l'ensemble, été incapable de faire pencher la balance, malgré la belle impression laissée vendredi face à Ferrer.

Sa fin de match a été symptomatique. Après avoir effacé deux premières balles de match sur le service de Verdasco à 5-2, puis fait le break dans la foulée, il a aussitôt lâché son engagement pour abandonner la victoire à l'Espagne.

Pour l'instant, le héros de la finale n'est pas celui qu'on attendait.