« J’espère aller encore plus loin que l’an dernier »

(New York) Il se projette volontiers dans l’avenir. Non seulement en parlant du tournoi dans lequel il s’engagera lundi à New York face à un joueur issu des qualifications, mais aussi en évoquant sa carrière qui n’en est encore qu’à ses débuts.

Félix Auger-Aliassime, 6e tête de série des Internationaux de tennis des États-Unis, s’imagine déjà dans la peau d’un trentenaire en répondant à une question sur la façon dont il se sent à New York, cette mégapole où il a fait sensation presque aussi fort que sa compatriote Leylah Fernandez, l’an dernier.

« C’est dur à expliquer, mais tu te sens bien dans certains tournois, et celui de New York est l’un d’eux », a déclaré samedi le tennisman québécois lors d’une entrevue avec un groupe de journalistes canadiens aux abords du stade Arthur-Ashe. « Comme j’ai souvent dit, j’ai vécu de très bons moments ici. L’an dernier en était un. J’espère que ce n’est qu’un début. »

J’ai 22 ans et j’en suis au début de ma carrière, mais au cours des 10, 15 prochaines années, j’aurai de très bons moments ici.

Félix Auger-Aliassime

Cela veut évidemment dire qu’Auger-Aliassime se voit revenir un jour à New York en tant que champion en titre des Internationaux des États-Unis, et pas seulement dans la vingtaine, mais également dans la trentaine. Il l’a déjà été chez les juniors en 2016. Et il s’est approché de cet objectif l’an dernier en participant, sur le court du stade Arthur-Ashe, à sa première demi-finale dans une épreuve de Grand Chelem.

« C’est un très grand moment dans ma carrière », a-t-il dit en faisant référence à ce match à l’issue duquel il s’est incliné en trois manches devant le Russe Daniil Medvedev. « C’est sûr que je m’en souviendrai longtemps. Mais j’espère aussi que ça ne sera pas juste une fois. J’espère aller encore plus loin que l’an dernier. J’ai perdu en demi-finale, ça veut dire qu’il y a une opportunité d’aller en finale et de gagner. Au bout du compte, ce que je veux faire dans ma carrière, c’est gagner des tournois comme celui-ci. »

PHOTO ED JONES, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Félix Auger-Aliassime après sa victoire en quarts de finale aux Internationaux des États-Unis, l’an dernier

Contrairement à Fernandez, Auger-Aliassime a examiné avec attention la portion du tableau dans lequel le tirage l’a placé.

« Sur papier, j’ai ce qu’il faut pour aller en quarts de finale. Je l’ai fait auparavant, et même mieux. Évidemment, le chemin est long en tournoi du Grand Chelem. Ce n’est jamais facile d’être en quarts de finale, en demi-finales ou en finale. Mais cette année, je crois que oui, c’est une possibilité. »

L’obstacle Medvedev

Il sait très bien que Medvedev, premier joueur au monde et champion en titre, pourrait de nouveau se dresser devant lui pour lui barrer la route dans un tournoi du Grand Chelem, comme il l’a fait en demi-finale l’an dernier à New York, et comme il l’a fait au début de l’année en quart de finale en Australie, au terme d’un match épique de cinq manches que le Québécois est passé près de gagner.

PHOTO KENA BETANCUR, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Daniil Medvedev (à gauche) et Félix Auger-Aliassime après leur duel en demi-finale, l’an dernier, aux Internationaux des États-Unis

Les deux joueurs pourraient renouer en quarts de finale.

« Je sais que c’est là », a-t-il dit au représentant de La Presse en faisant référence à cette possibilité. « Il y a quand même quatre matchs avant d’y arriver. J’aborde chaque match avec la confiance que je peux y arriver. Mais c’est toujours avec l’humilité de savoir que chaque adversaire est difficile à jouer. On doit s’engager. On doit être vigilant à chaque match. »

Après une très brève pause, Auger-Aliassime revient vite à Medvedev.

« Je me rapproche », a-t-il dit en fixant son interlocuteur dans les yeux.

C’est vrai que Medvedev n’est pas un joueur facile à battre. Il m’a donné du fil à retordre dans le passé. Mais la dernière fois que je l’ai affronté, je suis venu très près. La prochaine fois, si c’est ici, j’espère que ce sera la bonne.

Félix Auger-Aliassime

Le premier match d’Auger-Aliassime sera disputé en milieu ou en fin d’après-midi sur le Grandstand. Il opposera le Québécois au Suisse Alexander Ritschard, 185e joueur au monde.

« Pas grand-chose », a répondu Auger-Aliassime à une question sur ce qu’il sait de son premier adversaire à New York. « J’ai vu sa fiche, mais je ne sais pas comment il joue. Je pense que [ce dimanche], je vais prendre le temps de regarder quelques vidéos de ses matchs, question d’avoir une petite idée du joueur que j’ai à affronter. Après, je vais me concentrer sur moi-même. Je sais que si je joue bien, si je joue comme j’en suis capable, je peux gagner le match. Mais il faut être vigilant. Il faut être prêt. C’est un joueur qui a gagné trois matchs en qualifications. Il n’a rien à perdre et il va essayer de tout donner. »

On peut s’attendre à ce que Félix Auger-Aliassime fasse de même, et pas seulement à l’occasion de son premier match à New York.