La Tchèque Karolína Plíšková s’est qualifiée samedi pour la finale de l’Omnium Banque Nationale en prenant la mesure de la favorite, Aryna Sabalenka, de la Biélorussie, 6-3 et 6-4.

La sixième mondiale a joué un match presque parfait, alors que sa rivale n’a jamais vraiment pu placer son jeu en raison du vent.

« C’est un sentiment incroyable de me retrouver dans une autre finale cette année », a souligné la sixième mondiale en visioconférence. « J’ai été super solide aujourd’hui. J’ai fait tout ce que je devais faire pour gagner ce match. J’ai joué intelligemment. Mon service a été assez bon, je dois le dire… »

La gagnante a effectivement réussi 10 as, contre seulement 5 pour sa rivale, et elle n’a subi qu’un bris de service, en début de deuxième manche, reprenant tout de suite le service de sa rivale, qui a commis deux doubles fautes dans ce jeu, cinq au total.

[Aryna Sabalenka] a peut-être fait trop d’erreurs aujourd’hui. Elle a fait de très beaux coups, mais elle a beaucoup de hauts et de bas. J’ai essayé de bien rester dans le match parce que je savais qu’elle ne pouvait pas rester toujours au plus haut. J’ai attendu. Et finalement, elle m’a aidée.

Karolína Plíšková

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La Biélorusse Aryna Sabalenka

Avec 22 coups gagnants contre seulement 12 fautes directes, Karolína Plíšková n’a jamais laissé sa rivale trouver la faille dans son jeu. Tout au contraire, Sabalenka a multiplié les erreurs – 29 fautes directes, pour seulement 21 coups gagnants – et, comme cela avait été le cas en demi-finale à Wimbledon, il y a quelques semaines, elle a été battue par une joueuse plus patiente qu’elle.

« J’ai utilisé mon cerveau un peu plus ! », a lancé la Tchèque, sourire aux lèvres, quand on lui a demandé pourquoi elle avait paru moins gênée par le vent. « Je ne pouvais pas jouer un tennis fantastique à cause du vent et j’ai accepté de ne pas gagner les matchs de la plus belle manière. Je n’ai pas cherché à faire de super coups gagnants. Je pense qu’elle a trop attaqué aujourd’hui, c’est pour cela qu’elle a fait autant d’erreurs. »

Plíšková disputera ce dimanche sa troisième finale de la saison et visera son 17e titre en carrière. Elle n’a toutefois pas remporté de tournoi depuis janvier 2020.

« Il faut juste cette petite confiance en plus pour gagner ces matchs. Je ne joue pas de manière extraordinaire. À Wimbledon peut-être, j’ai bien joué. Ici, je ne joue pas un tennis extraordinaire, d’une autre planète, non, pas vraiment. Mais j’y crois. »

Des émotions, quand même

Souvent critiquée pour son manque de panache et son tempérament placide, la joueuse de 6 pi 1 po croit plutôt qu’il s’agit d’atouts. « Je ressens bien sûr des émotions, de la peur, mais j’essaie de ne pas le montrer. Je ne veux pas que cela ait des répercussions sur mon jeu, parce que ça n’aide pas. Moi, en tout cas, ça ne m’aide pas. Peut-être que le fait de ressentir des émotions peut aider d’autres joueuses, mais moi, non. »

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La Tchèque Karolína Plíšková

Mon truc est plutôt de me détendre, de ne pas penser à la défaite ou à la victoire, parce que j’ai déjà joué d’excellents tournois cette année. Donc, je reste plus détendue, et ça m’aide toujours.

Karolína Plíšková

« Ce n’est pas facile parce qu’on vit des situations où l’on ne joue pas très bien, où l’adversaire ne vous convient pas, où vous n’avez pas envie d’entendre ce que dit l’entraîneur, ou les gens. Il se passe beaucoup de choses sur un court. L’important est d’avoir un objectif, et de poursuivre cet objectif, qui est de savoir ce que vous voulez faire, où vous voulez servir. Si vous vous concentrez sur ces petites choses, petites et simples, vous arrivez à rester concentrée et à ne pas vous laisser distraire. J’y arrive assez bien. Je suis assez calme. »

En conférence de presse, Plíšková ne savait pas encore qui serait sa rivale en finale, mais elle s’est montrée réaliste. « J’ai perdu contre l’une et l’autre cette année – [Camila] Giorgi aux Jeux de Tokyo et à Eastbourne, et [Jessica] Pegula à Berlin –, tout le monde le sait, a-t-elle rappelé en riant. Elles sont comme Sabalenka : parfois, on ne peut rien faire contre ces joueuses. Surtout Giorgi, qui tente des coups gagnants complètement fous. Si elle est sur un nuage et qu’elle joue bien, elle bat facilement les meilleures joueuses. »

Plíšková présente une fiche de cinq victoires et trois défaites contre Giorgi, alors qu’elle a perdu ses quatre matchs contre Pegula. « Nous allons en parler avec Sascha [Bajin, son entraîneur], j’en suis sûre. Il a assisté à presque tous les matchs que j’ai joués contre ces joueuses, et il y a beaucoup de leçons à en tirer. Je suis sûre que je peux faire mieux la prochaine fois.

« Et c’est une finale, nous ne nous sommes jamais affrontées en finale. Une finale est toujours différente d’un match au premier ou au deuxième tour. Je n’ai rien à perdre. Elles m’ont battue toutes les deux. Je suis solide cette semaine. Je ferai de mon mieux, et nous verrons bien. Peut-être que, pour la troisième fois en finale cette année, j’aurai enfin de la chance ! »