Le plus souvent abonné aux sessions nocturnes, Roger Federer, double tenant du titre, a su se montrer plus matinal au deuxième tour des Internationaux d'Australie, mercredi à Melbourne. Rafael Nadal ne s'est pas attardé en soirée.

Federer version jour

Programmé en troisième match au Rod Laver Arena, le Suisse aux vingt couronnes record en Grand Chelem a joué sous un ciel couvert, qui a même laissé échapper quelques gouttes de pluie, sous une température adoucie par du vent et clémente pour l'été australien (moins de 25 degrés).

C'est plutôt son adversaire Daniel Evans qui lui a donné un peu chaud: le Britannique issu des qualifications l'a contraint à disputer deux jeux décisifs dans les deux premiers sets. Dans le premier, il a même mené 5 points à 3 avant de payer deux volées coupables. Puis il a poussé le double tenant du trophée dans le second in extremis, en égalisant à 5 jeux partout après avoir été brisé d'entrée. L'ex-numéro 1 mondial aujourd'hui 3e a néanmoins bouclé la partie en trois sets 7-6 (7/5), 7-6 (7/4), 6-3 après un peu plus de 2 h 30 min.

En quête à 37 ans d'un centième titre, Federer sera opposé au jeune Américain Taylor Fritz (50e) au troisième tour.

En soirée, Rafael Nadal a lui poursuivi tranquillement son retour à la compétition: pour son deuxième match après un peu plus de quatre mois hors circuit, la faute à une panoplie de blessures, l'Espagnol a dominé (6-3, 6-2, 6-2) l'Australien Matthew Ebden (48e) en moins de deux heures. 81% de premières balles derrière son service fraîchement remodelé, aucun bris concédé et 33 coups gagnants pour 15 fautes directes, il a rendu une copie très propre. 

«Je reviens juste et ce n'est pas facile de s'évaluer au début mais je pense que j'ai joué un match solide», estime «Rafa», opposé au prochain tour à la jeune pépite australienne Alex De Minaur (29e), pas encore vingt ans. 

Avant les Internationaux d'Australie, on n'avait plus vu le Majorquin de 32 ans en compétition depuis son abandon en demi-finale des Internationaux des États-Unis début septembre, touché au genou droit. Il s'était ensuite blessé aux abdominaux fin octobre, puis avait subi une arthroscopie de la cheville droite en novembre, avant de connaître une alerte à une cuisse qui l'avait poussé à renoncer au tournoi de Brisbane début 2019. 

Anderson cale déjà

Le tournoi a tourné court pour Kevin Anderson: le grand Sud-Africain (2,03 m), n6 mondial, a calé (4-6, 6-4, 6-4, 7-5) face au jeune Américain Frances Tiafoe (39e), qui va fêter ses 21 ans dimanche. 

Le double finaliste en Grand Chelem (Internationaux des États-Unis 2017 et Wimbledon 2018) a visiblement souffert du bras droit. C'est sur une double faute qu'il a concédé le bris décisif, symbolique pour lui dont le service est l'arme numéro 1. 

Pas de mauvaise surprise en revanche pour le Croate Marin Cilic, n7 mondial et finaliste sortant, le Russe Karen Khachanov (11e), le jeune Grec Stefanos Tsitsipas (15e), ou encore le Tchèque Tomas Berdych (57e et ex-n4), qu'un dos douloureux a privé de plus de la moitié de la saison passée, mais pressé mercredi (victoire en 1h19!). 

Affiche Wozniacki-Sharapova

Si une deuxième joueuse du top 10 a disparu du tableau féminin, la Néerlandaise Kiki Bertens (n9) en l'occurrence, ses autres pensionnaires n'ont pas traîné sur les courts du Melbourne Park mercredi. 66 minutes face à la Suédoise Johanna Larsson (6-1, 6-3) pour la Danoise Caroline Wozniacki, lauréate sortante et no 3 mondiale; 81 minutes pour l'Allemande Angelique Kerber (no 2) contre la Brésilienne issue des qualifications Beatriz Haddad Maia (6-2, 6-3); 69 minutes pour la Tchèque Petra Kvitova (no 6) aux dépens de la Roumaine Irina-Camelia Begu (70e), dominée 6-1, 6-3. 

Seule l'Américaine Sloane Stephens, no 5 mondiale, a dépassé-de peu-l'heure et demie de match pour écarter (6-3, 6-1) la Hongroise Timea Babos (66e). 

Wozniacki a bien fait de s'économiser: l'attend désormais un troisième tour délicat face à Maria Sharapova, ex-n1 mondiale aujourd'hui 30e.

Photo Lucy Nicholson, Reuters

Rafael Nadal a dominé (6-3, 6-2, 6-2) l'Australien Matthew Ebden en moins de deux heures.