Katherine Harvey-Pinard a grandi dans une famille de quatre enfants, tous sportifs et adeptes de hockey. Plus jeune, elle avait également un intérêt pour la rédaction. Elle avait donc une seule idée en tête à sa sortie de l’université : trouver un milieu qui allait combiner ses deux passions, l’écriture et le sport. Après ses études en communication à l'Université de Sherbrooke, elle a saisi une occasion pour devenir journaliste pour un média local sur la Rive-Sud de Montréal. Elle a vite eu la piqûre pour le métier.

Originaire du Saguenay, Katherine voyait le métier de journaliste comme quelque chose d’inaccessible. Être journaliste à La Presse, encore plus. « C’était tellement loin de moi que je ne croyais pas possible d’y travailler un jour », soutient-elle. « Je suis donc très fière d’y œuvrer aujourd’hui. La Presse est un média prestigieux, avec une grande histoire. »

À ses débuts dans le métier, du temps où elle oeuvrait sur la Rive-Sud, elle n’était pas affectée aux sports. « On ne couvrait pas nécessairement d’équipes sportives. C’est là que j’ai commencé à faire des histoires plus humaines sur tout, dont quelques-unes sur des athlètes », signifie-t-elle.

Aujourd’hui, quelques années plus tard, c’est ce qui la distingue et la motive le plus : « J’aime tout ce que je fais dans mon travail : les couvertures de matchs et d'événements, les entrevues avec d’anciens athlètes. Mais les histoires humaines, c’est ça qui m’allume. »

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L’humain derrière l’athlète

Ce que Katherine souhaite avant tout souligner dans ses textes, c’est l’humain derrière l’athlète, son parcours et ses motivations; parce que chaque personne qu’elle rencontre a sa propre histoire et mérite que sa résilience et son courage soient mis en lumière.

Depuis son arrivée à La Presse en 2021, la journaliste sportive a fait de nombreuses rencontres, dont quelques-unes qui l’ont marquée davantage, notamment l’histoire d’un joueur de hockey âgé d’à peine 15 ans qui a perdu sa mère de manière subite.

« On s’est assis dans le restaurant de l’hôtel avec son coach. Il m’a raconté ce qui est arrivé à sa mère, comment il a vécu ça. À 15 ans, il était capable de m’expliquer en détail comment ses émotions avaient évolué au fil des mois, comment il avait affronté ça. J’en parle et j’ai encore des frissons », raconte-t-elle.

À travers ses articles, Katherine aborde avec humanité des histoires parfois plus sensibles, parfois plus légères, mais tout aussi inspirantes. Comme dans un texte sur des aînés qui font partie d’une ligue de hockey sénior.

« Ils ont 70 ans et plus. Ils se regroupent une fois par semaine et vont jouer au hockey ensemble, s’étonne-t-elle. Ça te ramène vraiment à la base du sport. C’est pour le plaisir avant tout. »

Katherine est consciente que ses entrevues peuvent raviver des émotions et parfois même rouvrir de vieilles blessures chez les athlètes qu'elle rencontre. Il lui faut donc faire preuve de délicatesse dans son approche.

« C’est quelque chose qui se fait toujours un peu naturellement. Je sais que ces personnes-là, quand elles s’assoient avec moi, c’est qu’elles me font confiance et qu’elles sont prêtes à s’ouvrir à moi », précise-t-elle. Elle se fait toutefois un devoir de toujours respecter leurs limites et de rapporter leurs propos de manière juste et rigoureuse.

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Sur le terrain, la glace ou la piste de course

Le quotidien de Katherine l’amène à toucher à différentes disciplines, dont le tennis, le basketball et son domaine de prédilection, le hockey. Mais, à sa grande surprise, le sport qu’elle a le plus aimé découvrir dans les derniers mois, c’est la Formule 1.

« J’ai été amenée à couvrir le Grand Prix du Canada l’année dernière, et j’ai adoré ça. Ça a été mon affectation préférée », affirme-t-elle.

En tant que journaliste sportive, Katherine évolue dans un milieu majoritairement masculin, et ce, peu importe où elle est déployée.

« Quand j’arrive sur une affectation, je vais probablement être la seule journaliste femme sur place, constate-t-elle. Je suis habituée à ça. J’aimerais ça qu’il y en ait plus, c’est sûr ». Bien que ce soit une réalité qu’elle vive quotidiennement, ça ne la freine pas pour autant dans son travail. Au contraire, son expérience est très positive.

Se voit-elle faire autre chose que du journalisme sportif? « Si j’avais à être journaliste dans une autre section, ce serait probablement aux arts… ». Elle fait une pause et reprend : « Mais, j’aime vraiment les sports! ».