(Beyrouth) Le chef du Hezbollah libanais, dont le parti échange des tirs avec Israël depuis des mois en soutien au Hamas palestinien, a estimé mercredi qu’Israël était trop affaibli pour se lancer dans une guerre contre le Liban.

« L’armée israélienne est épuisée […] sur le front nord, en Cisjordanie et à Gaza », a estimé lors d’une allocution télévisée le chef du mouvement islamiste, Hassan Nasrallah.

Ces propos interviennent alors qu’Israël lance des raids aériens de plus en plus en profondeur sur le territoire libanais, contre des positions du puissant Hezbollah, accentuant les menaces d’une guerre ouverte.

« Cet ennemi et la société de cet ennemi montrent des signes de fatigue », a-t-il poursuivi, estimant que l’armée israélienne « manquait d’effectifs » pour déclencher une guerre contre le Liban.  

Il a notamment accusé une fois de plus l’armée israélienne d’imposer « une censure médiatique » quant au nombre réel de soldats tués dans les échanges de tirs avec sa formation pro-iranienne.

En Israël, selon l’armée, dix soldats et sept civils ont péri dans les violences transfrontalières qui ont commencé après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas en territoire israélien.

Au Liban, au moins 322  personnes ont été tuées, des combattants du Hezbollah pour la plupart et au moins 56 civils, selon un décompte de l’AFP.

Les échanges de tirs incessants, qui étaient d’abord cantonnés aux zones proches de la frontière, ont également déplacé des milliers de personnes dans le sud du Liban.

Mardi, l’aviation israélienne a mené des raids sur la région de Baalbeck, dans l’est du Liban, à une centaine de kilomètres de la frontière israélo-libanaise, qui a fait deux morts dans les rangs de la formation pro-iranienne.

PHOTO MOHAMED AZAKIR, ARCHIVES REUTERS

Des soldats de l’armée libanaise sécurisent un site touché par une frappe israélienne dans la vallée de la Bekaa, au Liban le 12 mars 2024.

Le Hezbollah a de son côté annoncé avoir lancé une centaine de roquettes sur des positions militaires israéliennes.

« La résistance a dissuadé jusqu’à présent l’ennemi d’entrer en guerre contre le Liban », a martelé Hassan Nasrallah.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a récemment averti qu’une éventuelle trêve à Gaza n’entamerait pas « l’objectif » d’Israël de repousser le Hezbollah de sa frontière nord, par la force ou la diplomatie.

Au nord d’Israël, des dizaines de milliers de personnes ont également été déplacées par les échanges de tirs.

Le Hezbollah affirme qu’il ne mettra fin à ses attaques contre Israël qu’en cas de cessez-le-feu à Gaza.