(Téhéran) La justice iranienne a condamné jeudi les États-Unis à payer plus de 400 millions de dollars « aux victimes » d’une opération américaine menée en 1980 pour libérer des diplomates américains pris en otage par l’Iran.

Le 4 novembre 1979, sept mois après la proclamation de la République islamique d’Iran, des étudiants islamistes iraniens ont attaqué l’ambassade américaine à Téhéran et pris en otage 52 diplomates et employés pendant 444 jours.

Ils exigeaient l’extradition de l’ex-chah, Mohammad Reza Pahlavi, contraint de quitter le pays en janvier après des mois de manifestations et alors soigné aux États-Unis.

Le 25 avril 1980, les forces spéciales américaines ont mené une opération baptisée « Eagle Claw » (« serre d’aigle ») dans le désert iranien avec pour objectif de libérer les otages.  

La mission a échoué en raison de tempêtes de sable et problèmes mécaniques et huit soldats américains ont été tués.  

Selon l’agence de presse de la justice du pays, Mizan Online, au cours de cette opération, les forces américaines avaient « attaqué » un bus transportant des Iraniens, sans donner plus de détails, et ne précisant pas si des personnes à bord avaient été tuées ou blessées.

Selon un document public du département américain de la Défense, les « forces » qui participaient à l’opération avaient « tiré » sur un bus et « ont détenu 45 Iraniens ».

« À la suite de la plainte déposée par des familles des victimes de l’opération américaine de “serre d’aigle”, un tribunal a condamné le gouvernement américain à payer 420 millions de dollars », a annoncé Mizan Online.

Les otages américains ont été libérés en janvier 1981. Après ces évènements, Washington a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran et imposé un embargo sur le pays.

En août, la justice iranienne avait déjà condamné le gouvernement américain à payer 330 millions de dollars pour son implication présumée dans un coup d’État avorté visant à renverser la République islamique en 1980.