(Paris) L’opposant afghan Ahmad Massoud, fils du commandant Massoud, tué en 2001 par les talibans, a demandé vendredi davantage d’« aide », y compris militaire, à la communauté internationale pour aider ses combattants dans la « guérilla » qu’ils mènent selon lui contre les talibans en Afghanistan.

« Le monde doit commencer à soutenir l’opposition comme elle le mérite. Si les négociations échouent, si la pression politique échoue, si la pression économique mise sur les talibans ne mène à rien, peut-être est-il temps d’écouter l’opposition », a-t-il déclaré depuis Paris à l’occasion de la sortie d’un livre qui lui est consacré.

« Après deux années passées à essayer de blanchir les talibans, à dire qu’ils ont changé », quand « ils ne font qu’empirer », la communauté internationale doit « commencer à penser à aider l’opposition afghane », a insisté le chef du Front national de résistance (NRF), qui vit en exil.

Car celle-ci « se bat en première ligne pour des valeurs » telles que « les droits de la personne, les droits de la femme, la liberté d’expression, la démocratie », a-t-il énuméré. Et de lancer : « S’il s’agit des mêmes valeurs que l’Occident dit défendre, alors il doit se tenir à nos côtés. »

PHOTO AAMIR QURESHI, AGENCE FRANCE-PRESSE

Une murale rendant hommage au commandant Ahmad Shah Massoud, à Kaboul

Le Front national de résistance (NRF) a été le dernier groupe à résister à la prise de contrôle du pays par les talibans mi-2021 en se repliant dans la vallée du Panchir, célèbre pour ses combats acharnés contre les forces soviétiques dans les années 1980 et pour son opposition au régime taliban lors de leur première prise du pouvoir à la fin des années 1990.

Si de violents combats s’y sont tenus pendant plusieurs semaines, remportés par les talibans, des échauffourées s’y produisent encore épisodiquement, dans des zones reculées, où les informations passent difficilement.

Le NRF est passé d’une « guerre conventionnelle » face aux talibans, largement supérieurs à lui en force et en nombre, « à une approche plus pragmatique, à savoir la guérilla », a expliqué M. Massoud, qui revendique « 52 attaques » récentes contre les forces au pouvoir, que l’AFP ne peut vérifier.

Ses troupes, affirme-t-il, ont vu leur nombre passer de 1200 à 4000 hommes.

« Cela suffit pour être un casse-tête pour les talibans, mais pas pour les renverser ou leur créer suffisamment de problèmes pour qu’ils acceptent de participer à des négociations », a-t-il lancé.

Questionné sur la nature de l’aide internationale attendue, potentiellement militaire, Ahmad Massoud a répondu qu’il « ne refuserait aucune aide d’aucun pays », « rien » ne lui étant jusqu’ici parvenu.