(Nations unies) Le président palestinien Mahmoud Abbas a prévenu jeudi l’Assemblée générale de l’ONU qu’il n’y aura pas de paix au Proche et au Moyen-Orient sans la prise en compte des « droits légitimes » de son peuple, c’est-à-dire la mise en œuvre d’une solution à deux États.

« Ceux qui pensent que la paix peut l’emporter au Moyen-Orient sans que le peuple palestinien jouisse de la totalité de ses droits nationaux légitimes seraient dans l’erreur », a dénoncé M. Abbas dès le début de son discours en forme de diatribe contre Israël.  

Le président de l’Autorité palestinienne a fait cette mise en garde au siège des Nations unies à New York au lendemain de déclarations des dirigeants israélien, saoudien, américain et iranien concernant le rapprochement en cours entre Riyad et l’État hébreu.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a dit mercredi à New York au président américain Joe Biden qu’il espérait un « accord de paix historique » entre son pays et l’Arabie saoudite.  

Simultanément, le prince saoudien Mohammed ben Salmane déclarait sur la télévision américaine Fox News que cette normalisation historique se « rapprochait tous les jours ».

Il a toutefois souligné que « la question palestinienne était très importante » pour la monarchie sunnite.

Mais un tel rapprochement n’est pas du goût de l’Iran, ennemi juré d’Israël et des États-Unis et rival de l’Arabie saoudite : son président Ebrahim Raïssi, également présent à New York, a averti qu’une normalisation israélo-saoudienne serait « un coup de poignard dans le dos des Palestiniens ».

La République islamique chiite s’est par ailleurs rapprochée de Riyad depuis le printemps, sous l’égide surprise de la Chine.

Les États-Unis, qui se sont progressivement retirés du Proche et du Moyen-Orient depuis la présidence de Barack Obama (2009-2017), estiment que des réconciliations entre puissances régionales auraient un « effet puissant sur la stabilisation de la région, sur l’intégration de la région, sur le fait de rassembler les peuples », selon le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Mais Washington, longtemps médiateur dans le conflit israélo-palestinien, a abandonné toute tentative de ramener l’État hébreu et les Palestiniens de Mahmoud Abbas à la table des négociations.

M. Abbas, 87 ans et président palestinien depuis 18 ans, a réclamé aux Nations unies une conférence internationale qui « soit la dernière occasion de sauver la solution à deux États (israélien et palestinien) et d’empêcher la situation de se dégrader davantage et de menacer la sécurité et la stabilité de notre région et du monde entier.