(Damas) Le pouvoir syrien a « totalement » rejeté samedi le rapport de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) le rendant responsable d’une attaque au chlore en 2018 près de Damas qui avait fait 43 morts.

Vendredi, des enquêteurs de l’OIAC ont affirmé dans un rapport qu’il existait « des motifs raisonnables de croire » qu’au moins un hélicoptère de l’armée de l’air syrienne avait largué en pleine guerre en 2018 deux barils de gaz toxique sur la ville de Douma, qui était aux mains des rebelles.

« La Syrie rejette totalement les conclusions du rapport » de l’OIAC « sur l’utilisation présumée » de chlore à Douma en avril 2018, a déclaré le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l’agence de presse officielle Sana.

« Le rapport manque de preuves scientifiques », a-t-il ajouté en dénonçant des « conclusions fallacieuses ».

À l’époque, les Occidentaux ont accusé le pouvoir de Bachar al-Assad de cette « horrible » attaque. Et quelques jours plus tard, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont mené des frappes aériennes contre des sites servant, selon eux, au programme d’armement chimique du pouvoir syrien.

Damas et son allié russe ont affirmé que l’attaque avait été mise en scène par des secouristes, une accusation rejetée par l’OIAC.

Selon le rapport, les enquêteurs de l’OIAC ont examiné une « série de scénarios possibles » et conclu que « les forces aériennes syriennes [étaient] les auteurs de cette attaque ».

Le pouvoir syrien nie l’utilisation d’armes chimiques et assure avoir remis ses stocks dans le cadre d’un accord de 2013, conclu à la suite d’une attaque présumée au gaz sarin qui a tué 1400 personnes dans la Ghouta, une banlieue de Damas.

Déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie a fait près d’un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes.