Au moins dix-huit personnes ont été tuées mercredi dans les violences en Irak, dont quatre combattants anti-Al-Qaïda visés par un attentat suicide alors qu'ils attendaient de recevoir leur salaire, selon des responsables.

Le kamikaze a détoné sa ceinture d'explosifs devant un commissariat de police à Falloujah, à l'ouest de Bagdad, où étaient rassemblés des membres des milices Sahwa qui luttent avec le pouvoir contre le réseau extrémiste Al-Qaïda, a précisé le lieutenant-colonel Khaled Yasser al-Jmaili.

L'explosion a tué cinq personnes, un policier et quatre miliciens, et en a blessé 15 autres, a-t-il ajouté.

À Bagdad, trois personnes ont été tuées et dix blessées dans l'explosion d'une voiture piégée à Al-Husseiniyeh, un quartier de l'est de la capitale, a précisé un colonel de la police.

Près de Ramadi, chef-lieu de la province sunnite d'Anbar (ouest), trois policiers, dont un officier, ont péri dans un attentat à la voiture piégée, ont annoncé un capitaine de police, Marwan Doulaïmi, et une source médicale. Deux autres policiers ont été tués dans un attentat contre un point de contrôle près de Tikrit, au nord de Bagdad.

À Tarmiyah, au nord de la capitale, des hommes armés ont attaqué le siège de la police, tuant un colonel et au moins trois policiers, selon un officier et un responsable médical.

Des hommes armés ont également abattu un candidat aux élections provinciales à Mossoul (nord), chef-lieu de Ninive, l'une des deux provinces où le scrutin avait été reporté en raison des problèmes de sécurité selon les autorités.

L'Irak est secoué depuis plus d'une semaine par une vague de violences qui a fait plus de 240 morts.

Les troubles ont été déclenchés le 23 avril par un assaut des forces de sécurité contre un campement de manifestants sunnites hostiles au premier ministre chiite Nouri al-Maliki, suivi par plusieurs attaques de représailles contre les forces irakiennes.

Ils ont fait craindre un retour à un conflit confessionnel ouvert dans le pays, à l'instar des affrontements sanglants de 2006-2007 qui avaient suivi l'invasion américaine en 2003 et coûté la vie à plusieurs dizaines de milliers de personnes.

En avril, au moins 460 personnes ont été tuées dans les violences en Irak, un bilan en nette augmentation par rapport à celui du mois précédent, selon des sources médicales et de sécurité.

Lundi, le chef du Parlement, Oussama al-Noujaïfi, avait appelé à la démission du gouvernement de Nouri al-Maliki et à la tenue d'élections anticipées.

Cette initiative doit permettre, selon lui, «de parvenir à une réconciliation nationale et de préserver les acquis de la démocratie» et aussi de «sortir le pays du spectre de la guerre civile et des violences confessionnelles».

M. Noujaïfi, un sunnite et haut responsable du bloc Iraqiya, coalition soutenue par les sunnites et pendant longtemps en profond désaccord avec M. Maliki, a adressé sa proposition aux chefs des partis politiques représentés au Parlement.

Il a appelé le gouvernement à démissionner pour être remplacé par un cabinet plus restreint composé d'indépendants qui ne pourraient pas participer aux prochaines élections. Il a aussi demandé à ce qu'une commission électorale prépare des élections anticipées avant la dissolution du Parlement.