(Varsovie) Les transporteurs polonais ont repris lundi le blocage du plus grand passage de fret à la frontière avec l’Ukraine, pour exiger la réintroduction des permis d’entrée dans l’Union européenne pour leurs concurrents ukrainiens.

« La protestation des transporteurs a commencé aujourd’hui, vers 14 h locales au village d’Okopy, sur la route K12 menant vers le passage de frontière à Dorohusk », a déclaré Ewa Czyz, la porte-parole de la police locale.

La semaine dernière les autorités locales de Dorohusk ont interdit le blocage, mais cette décision a été levée par un tribunal autorisant les routiers à poursuivre leur mouvement lancé début novembre.

Les gardes-frontières ukrainiens ont confirmé la reprise du blocage dans un communiqué.  

Les organisateurs polonais « prévoient de ne laisser passer qu’un seul camion par heure » par ce poste-frontière, ont-ils précisé sur Telegram.  

Les protestataires assurent en revanche que le passage des camions « transportant des biens de nature sécuritaire et humanitaire », « des animaux » et « des denrées périssables » ainsi que celui de bus ne sera pas entravé, selon la même source.  

L’UE avait renoncé au système de permis d’entrée pour camions ukrainiens, il y a près de deux ans, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et selon les routiers polonais cette mesure nuit à leurs revenus.  

Environ 1800 camions faisaient la queue au point de passage de Dorohusk au moment de la reprise de la protestation, la file d’attente s’étendant sur près de 46 kilomètres, selon la police polonaise.  

L’Ukraine dépend fortement du transport routier avec la Pologne, membre de l’UE, pour ses exportations et ses importations, en particulier depuis l’invasion russe il y a près de deux ans.  

Le nouveau premier ministre polonais, Donald Tusk, a promis la semaine dernière de résoudre le conflit et a accusé le gouvernement précédent d’avoir abandonné les camionneurs protestataires.  

Mais les négociations entre le nouveau gouvernement et les routiers polonais protestataires n’ont toujours pas permis de trouver une solution à ce conflit.