(Bruxelles) Plusieurs ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN, réunis mardi à Bruxelles, ont exprimé leur frustration face à la Turquie, qui tarde à ratifier l’adhésion de la Suède à l’Alliance atlantique, malgré des mois de tractations.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est entretenu avec son homologue turc Hakan Fidan en marge de la réunion et réitéré qu’Ankara devrait ratifier l’adhésion de la Suède « aussi rapidement que possible ».

M. Blinken s’était déjà longuement entretenu avec lui lors d’une récente visite dans la capitale turque, alors que Washington et d’autres pays alliés accusent la Turquie de faire trainer les choses.

« Nous attendons de la Turquie et de la Hongrie qu’elles ratifient désormais sans plus tarder cette adhésion », a déclaré pour sa part à la presse la ministre française Catherine Colonna.

« Il en va de la force et de la crédibilité de notre alliance, il ne faut pas perdre un jour de plus », a-t-elle ajouté.

Le parlement turc a entamé mi-novembre l’examen du protocole d’adhésion de la Suède à l’OTAN, en suspens depuis mai 2022 et qui requiert l’unanimité des 31 membres de l’Alliance atlantique.

La Turquie, avec la Hongrie, sont les derniers membres de l’OTAN à bloquer l’entrée de la Suède, après avoir validé en mars celle de sa voisine finlandaise.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait levé son veto en juillet – en précisant que la décision finale revenait au parlement turc – après des mois de pression sur les dirigeants suédois dont il dénonçait la mansuétude envers certains réfugiés turcs et kurdes, accusés de « terrorisme » par Ankara.

La ministre finlandaise Elina Valtonen s’est de son côté déclarée « très déçue » en soulignant que les pays alliés avaient espéré que cette adhésion puisse être scellée lors de la réunion de l’OTAN mardi et mercredi.

Elle a dit espérer que celle-ci puisse devenir effective « avant Noël ».

« Le processus avance, mais je voudrais le voir avancer plus vite, ce n’est pas un secret », a déclaré lundi le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.