(Kyiv) L’armée ukrainienne doit faire face à une « augmentation du nombre d’assauts » russes dans l’est du pays, notamment autour de la ville disputée d’Avdiïvka, a affirmé mardi le président Volodymyr Zelensky.

Les forces de Moscou tentent depuis un mois d’encercler cette cité industrielle, devenue l’un des points chauds du conflit. Cet effort russe fait suite à des mois d’offensives ukrainiennes qui n’ont pas permis à Kyiv de libérer les territoires occupés.  

La ligne de front est de facto presque figée depuis un an, même si Volodymyr Zelensky, d’un côté, et le Kremlin, de l’autre, assurent que la guerre n’est pas dans une impasse.

« L’armée a signalé une augmentation du nombre d’assauts ennemis », a indiqué le président ukrainien sur sa chaîne Telegram, citant les zones d’Avdiïvka, de Koupiansk et Donetsk, dans l’est.

PHOTO SABRINA BLANCHARD, AGENCE FRANCE-PRESSE

Carte des zones contrôlées par les forces ukrainiennes et russes en Ukraine au 13 novembre 2023.

L’Institute for the Study of War (ISW), un centre d’analyse basé aux États-Unis, a indiqué dans son dernier rapport lundi que « les forces russes ont poursuivi leurs opérations offensives près d’Avdiïvka le 13 novembre et ont réalisé des gains confirmés ».

Volodymyr Zelensky a, lui, assuré que ses soldats « tenaient leurs positions » et menaient eux aussi des « offensives ».

L’Ukraine a acté récemment l’échec de sa contre-offensive entamée en juin dernier et qui s’est heurtée à de solides défenses russes.  

Il est pourtant essentiel de gagner du terrain pour Kyiv, qui veut éviter l’effet de lassitude chez ses alliés occidentaux vis-à-vis d’un conflit qui dure depuis près de deux ans.

En Ukraine, on souligne que le Kremlin a démultiplié le nombre de troupes engagées dans la guerre et que donc l’aide occidentale est plus nécessaire que jamais pour faire barrage aux ambitions russes.  

« Le nombre de troupes russes en Ukraine est trois fois plus élevé qu’au début de l’agression, et notre pays a donc besoin de préserver le soutien international », a ainsi exhorté mardi sur Telegram le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, à l’issue d’une réunion à Washington.

Il y a rencontré Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, le Britannique Timothy Barrow et les conseillers des dirigeants allemand et français, Jens Plötner et Emmanuel Bonn.

L’Ukraine reste largement muette sur ses propres offensives.  

Selon des blogueurs militaires russes et des experts ayant analysé des renseignements de sources ouvertes, l’armée ukrainienne a réussi à ancrer depuis fin octobre des forces sur la rive occupée du fleuve Dniepr, en particulier dans le village de Krynky, dans la région méridionale de Kherson.

« Contre toute attente, les forces de défense ukrainiennes ont pris pied sur la rive gauche du Dniepr », a simplement déclaré mardi Andriï Iermak, sans donner plus de détails.

Ces informations n’ont pas été confirmées par l’armée ukrainienne ni par Moscou.

Volodymyr Zelensky a également accusé mardi les Russes de « se venger de la ville libre de Kherson », qui vient de célébrer le premier anniversaire de la fin de son occupation, en la bombardant « sans aucune raison militaire ».

La veille, des attaques russes y ont fait trois morts et douze blessés, dont un bébé de deux mois, selon les autorités locales.