(Londres) Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi en soutien aux Palestiniens à Londres, comme des milliers à Paris et à New York, tandis que la bande de Gaza a été à nouveau bombardée au 22e jour de la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas, la plus meurtrière de l’histoire d’Israël.

Dans la capitale britannique, pour le troisième week-end consécutif, un cortège s’est formé à l’appel du mouvement Palestine Solidarity Campaign (PSC) : il est parti des rives de la Tamise afin de suivre un tracé menant à Parliament Square, non loin de Big Ben, tandis que plus de mille policiers étaient mobilisés.

« Une pause humanitaire n’est pas suffisante, il faut qu’il y ait un cessez-le-feu complet », a déclaré à l’AFP une manifestante, Dani Nadiri, une productrice de télévision de 36 ans, « il est temps de faire quelque chose plutôt qu’une escalade supplémentaire ».

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Manifestation à Londres

Condamnant à la fois les attaques du Hamas et le gouvernement israélien, « qui a un arsenal bien plus gros », Amar Picha, 31 ans, un responsable de projet dans le marketing, a déploré les « vies innocentes détruites ».

« Je suis écœurée, ça n’a pas de sens », a renchéri Noori Butt, une enseignante de 38 ans, « je ne sais pas comment je vais l’expliquer à mon fils » de deux ans « quand il sera plus grand ». « Je veux la paix », « une paix durable pour tout le monde ».

La police de Londres a annoncé deux arrestations : celle d’un homme soupçonné d’avoir agressé un policier, qui a été transporté à l’hôpital, et celle d’un autre homme pour une infraction à l’ordre public aggravée par son caractère racial et des menaces de mort.

Manifestations pacifiques

Dans la capitale française, ils ont été des milliers à participer, dans le calme, à un rassemblement « de soutien au peuple palestinien », interdit par les autorités, aux cris notamment de « Gaza, Gaza, Paris est avec toi ! » et de « C’est l’humanité qu’on assassine, enfants de Gaza, enfants de Palestine », a constaté une journaliste de l’AFP.

Il y a eu au moins 15 interpellations et 1077 verbalisations, selon la préfecture de police de Paris.

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Manifestation à Paris

Place du Châtelet, en plein centre-ville, la foule a été empêchée de se mettre en mouvement par un très important dispositif policier.

Parmi les 3000 et 4000 manifestants, selon la police, figuraient des élus.  

« L’urgence, c’est le cessez-le-feu, arrêter de tuer des femmes, des enfants, des hommes », a estimé sur place la maire adjointe de Corbeil-Essonnes, dans la région parisienne, Elsa Touré, tout en affirmant que « l’État israélien marche sur le droit international depuis des années ».

« Dans le contexte actuel, cette interdiction [de la manifestation] est scandaleuse », a réagi Bertrand Heilbronn, le président de l’Association France Palestine Solidarité.

Les autorités avaient en particulier invoqué « la gravité de risques de troubles à l’ordre public » et les « tensions exacerbées […] avec une montée, en France, des actes antisémites ».

À Marseille, dans le sud-est de la France, une manifestation, autorisée celle-là, a regroupé 1800 personnes selon la préfecture de police, 4000 d’après ses organisateurs.

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1800 personnes manifestaient samedi à Marseille, selon la police.

Rassemblements pacifiques en Suisse aussi.

À Zurich, les manifestants ont été quelque 7000, selon les organisateurs, « plusieurs milliers », d’après la police.  

Ils ont été 2000 à Lausanne, 1800 à Genève, plus de mille à Berne.

Pont de Brooklyn fermé

Outre-Atlantique, des milliers de manifestants pro-palestiniens ont déferlé samedi sur Brooklyn, le plus grand arrondissement de New York.

La foule, partie du musée de Brooklyn, a rallié le célébrissime pont de Brooklyn qui lie cet arrondissement à l’île de Manhattan et que la police a dû fermer à la circulation en raison de l’affluence.

La mégapole new-yorkaise, où habitent entre 1,6 et deux millions de juifs – la première communauté juive au monde après Israël – et des centaines de milliers de musulmans, est secouée depuis trois semaines par des manifestations, rassemblements et veillées pour les Palestiniens ou pour Israël.