(Belgrade) L’armée serbe a ramené « à la normale » le nombre de ses troupes le long de la frontière avec le Kosovo, a assuré lundi le chef d’état-major des armés Milan Mojsilovic, trois jours après la mise en garde de Washington contre un « important déploiement militaire ».

« Le régime de fonctionnement des unités […] dans la zone de sécurité » le long de la « ligne administrative avec le Kosovo a été ramené à la normale », a dit le général serbe Mojsilovic dans une déclaration à la presse à Belgrade.

« Cela signifie que le nombre d’unités dans cette zone de sécurité est régulier », a-t-il ajouté, en précisant que le nombre de militaires a été réduit de 8350 à 4500, une semaine après les dernières violences dans le nord du Kosovo.

Les dirigeants de la Serbie, qui ne reconnaît pas l’indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province majoritairement albanaise, qualifient la frontière avec le Kosovo de « ligne administrative ».

Lors de ces dernières violences survenues le 24 septembre, un commando paramilitaire composé de plusieurs dizaines d’hommes a tué un policier kosovar albanais et en a blessé un autre, sur une barricade près du village de Banjska, dans le nord du Kosovo, une région où les Serbes sont majoritaires.

Trois membres du commando, tous Serbes du Kosovo, ont ensuite été tués et trois autres arrêtés lors d’une opération lancée par les forces spéciales de la police kosovare. Les autres ont fui.

Les États-Unis, principal allié international du Kosovo, avaient alerté vendredi sur un « important déploiement militaire serbe le long de la frontière avec le Kosovo », appelant la Serbie à « retirer [ses] troupes ».

Le président serbe Aleksandar Vucic a alors accusé Washington de proférer des « contre-vérités », sans démentir explicitement la présence de militaires serbes. Il avait indiqué le nombre des troupes serbes était largement en dessous de celui lors d’un déploiement similaire en mai.

Le général Mojsilovic s’est déclaré « surpris » par la « profonde inquiétude de certains » au sujet du déploiement des forces serbes au cours de cette dernière « crise sécuritaire ».

Selon lui, l’armée serbe avait déployé en décembre 2022 et en mai 2023, lors des « crises sécuritaires similaires », 14 000 soldats dans la même région. Par ailleurs, a-t-il souligné, les forces serbes avaient alors été placées « au plus haut niveau d’alerte », ce qui n’a pas été le cas la semaine dernière.