(Moscou) La Biélorussie, un allié de Moscou, a accusé jeudi un hélicoptère polonais d’avoir violé à deux reprises sa frontière, dernier incident en date entre les deux pays voisins, en pleine période de fortes tensions.

« Vers 15 h 20 (8 h 20 heure de l’Est), l’appareil a franchi la frontière de la Biélorussie sur une distance d’un kilomètre et demi. À 16 h 22 (9 h 22 heure de l’Est), l’hélicoptère a de nouveau violé la frontière d’État, après s’être enfoncé de 300 mètres » dans le pays, a indiqué le ministère biélorusse de la Défense sur Telegram.

Le ministère des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué le chargé d’affaires polonais à Minsk et avoir « vivement protesté » contre cette « nouvelle violation ».

L’armée polonaise a de son côté démenti tout franchissement de la frontière, dénonçant une déclaration « fausse » des autorités biélorusses.

« Les enregistrements faits par les stations de contrôle de vol et les stations radar le confirment : un tel évènement n’a pas eu lieu », a affirmé le commandement opérationnel de l’armée polonaise sur X.

« L’armée polonaise respecte et suit toutes les dispositions et réglementations relatives à l’inviolabilité des frontières », a-t-il assuré, dénonçant « un élément de provocation et de désinformation ».

Minsk avait précédemment assuré que « le déni d’un fait évident serait franchement ridicule de la part des dirigeants polonais » et réclamé une « enquête objective immédiate ».

Un incident similaire était déjà survenu à la frontière biélorusse le 1er septembre, lorsqu’un hélicoptère militaire polonais Mi-24 avait réalisé une brève incursion, selon Minsk.

Les tensions entre la Biélorussie, pays allié de Moscou, et la Pologne, État membre de l’OTAN, ont décuplé depuis le début de l’offensive russe contre l’Ukraine en février 2022 et la crise avec les Occidentaux.

Les autorités des deux pays s’accusent mutuellement régulièrement de préparer des provocations militaires.

La Pologne s’inquiète notamment de la présence de combattants du groupe paramilitaire russe Wagner en Biélorussie, et accuse Minsk d’aider des migrants à franchir la frontière illégalement afin de déstabiliser les pays européens voisins.

De son côté, Minsk assure que ces États européens traitent de manière brutale et dégradante ceux qui tentent de passer la frontière.