(Marseille) Une rencontre dans un quartier populaire puis avec le président Macron, un discours sur la Méditerranée, un tour en « papamobile » et une messe géante. Le pape François achève samedi sa visite à Marseille, où il a une nouvelle fois dénoncé le sort réservé aux migrants.

À peine arrivé vendredi dans la deuxième ville de France, le chef de l’Église catholique a fustigé la « peur » et « l’indifférence » face au sort des migrants qui cherchent à traverser la Méditerranée en se recueillant devant un monument dédié aux marins et migrants disparus en mer à la basilique Notre-Dame de la Garde.

Devant cette « Bonne mère » qui symbolise la ville et domine la baie de la cité phocéenne, Jorge Bergoglio a rendu hommage aux secouristes qui « sauvent les migrants » en mer et dénoncé les « gestes de haine » de ceux qui leur mettent des bâtons dans les roues.

Une nouvelle déclaration forte dans un contexte d’hostilité croissante en Europe envers les candidats à l’exil et alors même qu’une nouvelle vague d’arrivées sur l’île italienne de Lampedusa a poussé l’Union européenne à adopter un plan d’urgence pour aider Rome à gérer les flux migratoires en provenance d’Afrique du Nord.

La France « n’accueillera pas de migrants » venus de Lampedusa, a prévenu mardi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui doit prochainement présenter une nouvelle loi sur l’immigration.

Samedi matin, le pape de 86 ans entamera sa deuxième journée à Marseille par une rencontre avec des personnes en situation de précarité à la congrégation des « Missionnaires de la charité » à Saint-Mauront, un quartier très pauvre à la lisière du nord de la ville.  

Il ira ensuite clôturer les « Rencontres méditerranéennes », occasion officielle de sa visite, qui rassemblent depuis une semaine 70 évêques et autant de jeunes venus du pourtour de cette mer marquée par la présence des trois grandes religions monothéistes.

Défis

Il y prononcera un discours sur les défis, humains et écologiques notamment, auxquels fait face cette région. Ce sera aussi l’occasion d’un entretien en fin de matinée avec le président Emmanuel Macron, qui ne doit pas pour sa part prendre la parole.

Peu après 15 h (9 h heure de l’Est), au milieu d’un dispositif de sécurité « hors norme », mobilisant 6000 membres des forces de l’ordre et un millier d’agents de sécurité privés contractés par les organisateurs, le pape se dirigera vers un autre symbole marseillais très connu, le stade Vélodrome, antre de l’Olympique de Marseille transformé en cathédrale géante le temps d’une messe.

Son voyage, le premier d’un pape à Marseille en près de 500 ans, a créé l’engouement et François effectuera une partie du trajet en « papamobile », le long de l’avenue du Prado, un des grands axes de la ville qui mène à la mer, pavoisé aux couleurs jaune et blanc du Vatican.

Quelque 100 000 personnes sont attendues sur son parcours selon la municipalité et les organisateurs. Et ce sont près de 60 000 autres qui ont obtenu les billets nominatifs, précieux sésames pour la messe géante dans le stade, qui accueillait moins de 48 heures plus tôt le XV de France pour la coupe du monde de rugby.

Emmanuel Macron et son épouse Brigitte assisteront à l’office, prévu à 16 h. Une présence qui a froissé, notamment des élus de gauche qui ont accusé le président de « piétiner » ainsi le principe de laïcité. Ce a quoi l’Élysée a rétorqué qu’il n’assisterait pas à la messe « en tant que croyant » mais « en tant que chef de l’État ».

Le pape quittera ensuite immédiatement Marseille pour Rome, après un dernier bref entretien avec Emmanuel Macron à l’aéroport.