Des Québécois en voyage en Europe ont dû revoir leur itinéraire et annuler certaines activités pour faire face à la vague de chaleur exceptionnelle qui sévit sur le continent.

Ce qu’il faut savoir

  • Le sud de l’Europe et l’Afrique du Nord font face à des chaleurs extrêmes depuis plusieurs jours.
  • Les températures forcent des voyageurs québécois à favoriser les activités dans des endroits climatisés et à limiter leurs déplacements.
  • De plus en plus de touristes privilégient de voyager en Europe hors de la saison estivale, observent des agences de voyages.

« La chaleur est intense. Je suis une habituée des voyages de juillet partout sur la planète, mais j’avoue que cette fois-ci, ça change les plans », confie Marie Jolicœur. La Québécoise est en voyage en Espagne depuis le 4 juillet.

Si Barcelone avec ses ruelles ombragées lui a offert un bon début de voyage, Madrid s’est avéré plus difficile à supporter. « La canicule est si intense qu’il est impossible de rester au soleil en après-midi », dit-elle.

Les canicules dans la capitale espagnole l’ont contrainte à changer ses visites au parc en après-midi par des visites de musées ou des moments de détente à l’hôtel.

Les gens de Madrid ont fait de même, ce qui a créé des foules monstres sur les trottoirs et les terrasses en soirée jusqu’à très tard.

Marie Jolicœur, Québécoise en voyage en Espagne

Marie Jolicœur avait également réservé une semaine à Majorque, mais la chaleur l’a rapidement rattrapée. « Mis à part la plage, j’ai annulé deux visites en autobus, parce que la température vole trop rapidement notre énergie », dit-elle.

PHOTO MANU FERNANDEZ, ASSOCIATED PRESS

File pour entrer dans le palais royal de Madrid, lors d’une journée de canicule, la semaine dernière

Canicule et incendies

Le sud de l’Europe connaît une canicule intense depuis plusieurs jours. Des températures dépassant régulièrement les 40 °C sont enregistrées en Espagne et en Italie. La canicule a privé d’électricité et d’eau des centaines de milliers de Siciliens dans la région de Catane, où une réunion de crise a été organisée lundi.

En Grèce, différents monuments archéologiques sont fermés l’après-midi en raison des fortes chaleurs. Le pays fait également face à de violents incendies de forêt. Ces derniers jours, des milliers de résidants et de touristes de plusieurs îles touristiques grecques, dont Rhodes, ont dû être évacués en urgence pour assurer leur sécurité.

L’Afrique du Nord n’échappe pas à cette chaleur extrême.

La Tunisie a frôlé lundi les 50 ℃, soit de 6 à 10 degrés de plus que les normales de saison, provoquant des coupures de courant et obligeant des familles à dormir sur les plages.

En Algérie, les autorités sont en alerte avec des pics pouvant atteindre 48 ℃. Par ailleurs, 34 personnes, dont 10 militaires, ont péri dans de violents incendies survenus dans le nord-est du pays dans la nuit de dimanche à lundi.

Chaleur accablante à Milan

Nicole Lévesque est arrivée cette semaine à Milan, en Italie, où les températures atteignent les 40 °C. « C’est très, très chaud pour nous les Nord-Américains », dit-elle.

PHOTO FOURNIE PAR NICOLE LÉVESQUE

Nicole Lévesque à Milan

Lors de ses sorties à l’extérieur, elle tente de trouver de l’ombre sur les trottoirs et se réfugie dans les musées et les magasins, en quête de fraîcheur. « Nos activités sont au ralenti, dit-elle. Nous avons prévu nous rendre au lac Como, mais encore là, tout dépendra de la chaleur. »

De son côté, François Perron, qui se trouve en Grèce depuis le 13 juillet, privilégie les excursions matinales et fait des pauses durant les après-midi les plus chauds. À part quelques attractions fermées en après-midi, il affirme toutefois que la vie dans l’île d’Égine, où il séjourne, semble relativement peu perturbée.

PHOTO GUGLIELMO MANGIAPANE, REUTERS

Un homme photographie une enseigne affichant la température, soit 45 °C, à Rome la semaine dernière. La capitale italienne a battu plusieurs records de température lors de cette canicule.

Voyager au printemps ou à l’automne

Isabelle Eon, propriétaire de l’agence Dessine-moi un voyage, explique que la situation préoccupante en Europe n’a pas entraîné de modifications ou d’annulations de voyages. Elle s’efforce toutefois de préparer les itinéraires en fonction des températures élevées.

Nos équipes ont toutes les latitudes pour adapter les visites prévues à leur programme en les faisant débuter plus tôt le matin ou en les décalant en fin de journée chaque fois que possible.

Isabelle Eon, propriétaire de l’agence Dessine-moi un voyage

Pour la période estivale, elle conseille aux voyageurs d’éviter des itinéraires trop soutenus, de prévoir des moments de repos pendant les heures chaudes de l’après-midi et d’adapter les visites en conséquence.

De plus en plus de touristes privilégient toutefois de voyager hors de la saison estivale. « L’Europe attire maintenant nos clients pour l’automne et les mois de septembre et octobre qui, espérons-le, devraient être plus cléments », dit-elle.

Marc-Olivier Gagné, directeur marketing chez Voyages Gendron, observe le même phénomène. « Dans les dernières années, c’est assez fréquent, les voyages au printemps et à l’automne, principalement pour la température. J’avais peu de clients qui voyageaient ce mois-ci en Grèce, par exemple. »

Avec l’Agence France-Presse