(Washington) Il n’existe toujours pas « d’option claire » pour obtenir la libération du journaliste américain Evan Gershkovich, correspondant du Wall Street Journal emprisonné depuis 100 jours en Russie, malgré des discussions à haut niveau, a indiqué vendredi la Maison-Blanche.  

« Ce que le Kremlin a dit cette semaine est vrai : il y a eu des discussions. Mais ces discussions n’ont pas fourni d’option claire vers une résolution » du dossier, a dit devant la presse Jake Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche.  

Le Kremlin avait en effet fait état mardi de « contacts » entre les États-Unis et la Russie sur cette question.  

« Il est vrai, et nous l’avons dit, que nous restons en contact avec les autorités russes à haut niveau sur ces cas afin de trouver un moyen de ramener chez eux les Américains injustement détenus, notamment Evan », a précisé M. Sullivan.  

Interrogé sur d’éventuelles négociations en vue d’un échange de prisonniers, le responsable a dit que Washington était « préparé à prendre des mesures difficiles pour que ses citoyens rentrent chez eux », tout en soulignant qu’il ne voulait pas « donner de faux espoirs ».  

Evan Gershkovich, 31 ans, journaliste pour le Wall Street Journal et qui a aussi travaillé pour l’AFP par le passé, a été arrêté par les services de sécurité russes le 30 mars dernier alors qu’il était en reportage à Ekaterinbourg dans l’Oural et accusé « d’espionnage ».  

C’est le premier journaliste étranger arrêté en Russie pour espionnage depuis la chute de l’Union soviétique.

Son arrestation s’inscrit dans le contexte des graves tensions diplomatiques entre les États-Unis et la Russie provoquées par le conflit en Ukraine, où Washington soutient Kyiv militairement et financièrement face à Moscou.

Les États-Unis, le Wall Street Journal et la famille d’Evan Gershkovich rejettent comme lui les accusations d’« espionnage » formulées par les autorités russes.  

M. Gershkovich « est emprisonné en Russie pour servir de moyen de pression parce qu’il est Américain », a souligné vendredi la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre. Et d’ajouter : « Notre message est… de garder la foi ».