Grâce à quelques expatriés passionnés, les célébrations du 1er juillet atteignent l’autre côté de l’Atlantique. À Londres, un groupe de Canadiens organise depuis 2007 des festivités annuelles qui, le temps d’une journée, le font voyager en pensée vers sa terre natale.

C’est dans ce contexte que les tunnels du 26, Leake Street, salle de réception bien connue dans le quartier de Waterloo, seront entièrement consacrés à la nourriture, à la musique et aux activités typiquement canadiennes en ce 1er juillet.

« C’est une belle occasion ! Ici, tu n’es pas souvent entouré de l’actualité ou de la culture canadienne. » Au bout du fil, Mark Sultana est d’un enthousiasme évident. Responsable du groupe Canadians in London, l’Ontarien fait même un effort pour discuter avec nous pendant quelques minutes en français.

« On veut célébrer et donner une chance aux Canadiens de se rassembler, affirme-t-il. Au lieu de seulement se voir dans un pub, on ajoute notre nourriture. Et d’entendre l’accent canadien, c’est vraiment important quand tu es loin pendant longtemps. »

Et disons qu’il est plutôt rare de pouvoir observer des dizaines de drapeaux unifoliés si on se trouve à moins d’un kilomètre de l’horloge Big Ben ou du palais de Westminster.

L’idée de rassembler les Canadiens vivant à Londres a bourgeonné avec la création de Facebook, soit en 2007. À l’époque, le rassemblement du 1er juillet était assez simple : à partir de leur groupe en ligne, ils étaient quelques-uns à se réunir chaque année pour une courte croisière en ville et une soirée à regarder le hockey au thématique Maple Leaf Bar.

Le format actuel, soit celui d’une véritable fête, est en place depuis 2014. Et pour la présente édition, une quantité record d’environ 1000 personnes est attendue sur place. Bien fier, Mark Sultana y voit une superbe occasion de créer des liens.

PHOTO FOURNIE PAR MARK SULTANA

Le responsable du groupe depuis 2013, Mark Sultana

« [Les participants] adorent ça. Ils parlent, se font des amis. C’est presque inutile d’avoir du divertissement tellement ils se parlent. Tu peux te promener et amorcer une conversation avec quelqu’un sans te faire regarder bizarrement, ce qui n’est pas nécessairement commun à Londres. »

Célébrer ses racines

Sur place, un menu fortement influencé par les spécialités culinaires montréalaises sera mis de l’avant. Poutine, hot-dogs, bagels, tartes au beurre, sandwichs au smoked meat… Pour s’assurer de la qualité des aliments et, surtout, de la recette, l’équipe de Canadians in London s’est assurée de faire affaire avec des entreprises québécoises et canadiennes.

À boire ? De la Sleeman, brasserie bien connue qui est établie à Guelph, en Ontario. Question de bouger un peu, une zone sera réservée au hockey-balle. Deux chanteurs canadiens (de Calgary et de la Nouvelle-Écosse) occuperont également la scène durant la soirée.

Tous ces éléments ont quelque chose en commun : l’objectif de faire sentir la population canadienne de Londres à la maison, en ce jour qui a été instauré pour commémorer la création de la fédération.

PHOTO FOURNIE PAR MARK SULTANA

Les événements organisés par Canadians in London sont avant tout une occasion pour se rassembler.

Ariane Charlebois, une enseignante de français qui a grandi à Montréal avant d’emménager en Angleterre en 2005, ressent par exemple encore la fierté d’être canadienne. Bien qu’elle ne puisse pas y être cette année, elle a participé à la fête Canada Day à plusieurs reprises.

« Je trouve ça important de rencontrer des personnes dans la même situation que toi. C’est une fête qui est très importante », raconte-t-elle en entrevue.

C’est important de se retrouver, de parler de choses canadiennes, de comment ça va la famille, et de politique aussi, parce que ça influence la vie de nos amis et de nos parents.

Ariane Charlebois, Montréalaise qui vit en Angleterre

Comme elle est née d’une mère québécoise et d’un père néo-écossais, on a voulu lui demander comment elle percevait la population canadienne.

« Des gens gentils, qui acceptent beaucoup de choses et qui sont très diplomates, répond-elle. J’ai appris de toujours penser le meilleur des gens, c’est quelque chose que j’essaie de faire en tant que prof et comme Canadienne. Dans mon travail, j’ai beaucoup essayé de développer une culture où c’est important d’accepter les personnes comme elles le sont. »

Organisateur de plusieurs autres activités sociales au cours de l’année, Mark Sultana est bien heureux de voir son réseau canado-londonien s’agrandir. À son arrivée comme responsable, le groupe comptait 2000 membres. Aujourd’hui, par l’entremise de toutes ses plateformes, Canadians in London joint approximativement 16 000 individus.

« Par rapport aux États-Unis qui sont très nationalistes, on a toujours été perçus comme tranquilles et subtils. Mais je pense que ça change. Les Canadiens sont de plus en plus fiers de l’être. »

En savoir plus
  • 90 000
    Le Royaume-Uni, où vivent environ 90 000 Canadiens, abrite la troisième plus grande diaspora canadienne dans le monde. C’est un nombre qui augmente chaque année.
    Immigration advice service (UK)