(Loos-en-Gohelle) Des responsables britanniques et canadiens ont lancé jeudi la construction d’un nouveau cimetière militaire de 1200 places dans le nord de la France, destiné à des soldats du Commonwealth tués lors de la Première Guerre mondiale et qui devraient être exhumés à l’occasion de la création d’un canal.

Ce futur cimetière, géré par l’organisme veillant aux sépultures des soldats de l’ex-Empire britannique tombés sur le champ de bataille, la Commonwealth War Graves Commission (CWGC), jouxtera le cimetière britannique de Loos-en-Gohelle qui compte 3000 tombes.

Lors de la Première Guerre mondiale, des troupes britanniques, canadiennes ou australiennes avaient été mobilisées pour la bataille de la Somme et celle de Lens.

Plus d’un demi-million d’hommes venus du Commonwealth sont tombés au front en France, dont 20 à 30 000 dans une périphérie de 5 km autour de Lens.

« Il y a encore 100 000 soldats qui reposent sous les champs de bataille français et n’ont pas été retrouvés », a rappelé jeudi la directrice générale de la CWGC, Claire Horton.

Cent ans plus tard, une centaine de corps sont découverts chaque année.

Le rythme devrait s’accélérer avec la construction d’ici 2030 d’un canal sur 107 km, dont une centaine le long de la ligne de front de la Première Guerre mondiale. La CWGC s’attend à retrouver plusieurs centaines de corps lors des travaux.

« Nous nous efforcerons d’identifier le plus possible d’entre eux, et de retrouver leur famille. C’est une occasion brève mais cruciale », a souligné Mme Horton.

La GWGC s’est vu confier la prise en charge de toutes les dépouilles exhumées lors du chantier, que ce soient de soldats venus du Commonwealth, de Français ou d’Allemands.

Les pays membres de cet organisme – le Royaume-Uni, dont les ressortissants ont formé le gros des troupes envoyées au front, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Inde et l’Afrique du Sud – ont fait le choix d’enterrer leurs soldats là ils sont tombés, plutôt que de les rapatrier.

Or, les quelque 3000 cimetières de la CWGC en France sont quasiment pleins. Une centaine de corps retrouvés depuis 2018 lors de la construction d’un hôpital à Lens sont ainsi en attente de réinhumation.

Le nouveau cimetière sera le premier à être construit en France par la CWGC depuis 2011. Il doit accueillir de premières dépouilles fin 2024.