(Paris) Emmanuel Macron s’est rendu lundi matin à son QG de campagne, dans le VIIIe arrondissement de Paris, où il a appelé à ne pas « éluder la campagne », devant plusieurs élus qui lui ont accordé leur parrainage, fondateurs de comités de soutien à sa réélection, a-t-on appris de plusieurs participants.

« La campagne je ne veux pas l’éluder », a affirmé M. Macron, en exhortant à conjuguer « le retour du tragique avec l’esprit de conquête et le goût de l’avenir ».

« C’est assez émouvant de vous retrouver là. Les jours sont un peu compliqués en ce moment pour le pays. Et ça me touche que vous soyez là, ici, et de l’autre côté de l’écran », a poursuivi le président sortant, en présence notamment d’Édouard Philippe, Christian Estrosi, Hubert Falco, Renaud Muselier ou Olivier Klein.

Quatre jours après sa déclaration de candidature dans une lettre aux Français publiée dans la presse régionale, le chef de l’État a esquissé les contours de son projet en proposant de « lancer trois grands chantiers : l’un pour l’école, l’un pour la santé, l’un pour nos institutions », et « quatre pactes : européen, productif, générationnel et républicain ».

Au programme : « Parachèvement de l’autonomie des universités », « reprise de la réforme des retraites », « casser toutes les barrières pour la santé », « accroître l’industrialisation du pays pour faire face aux nouveaux défis » et « faire de notre nation la première décarbonée d’Europe ».

« Humilité, sincérité, ambition »

Le président de la République a également appelé à « défendre » le bilan de son quinquennat, en mettant en avant « le taux d’activité le plus élevé depuis qu’on le mesure » et « le taux de chômage au plus bas ».

Favori dans les sondages, M. Macron a incité à « associer tout le monde autour d’un projet qui permet le dépassement et le rassemblement politique », une condition selon lui « encore plus importante aujourd’hui qu’en 2017 », faute de quoi ce serait « le rétrécissement » et « la préférence pour le passé » : « Beaucoup en jouent, mais il ne faut pas se laisser enfermer », a-t-il mis en garde.  

« Quand il y a une crise il faut toujours des gens pour trancher. Édouard (Philippe) est là, nous l’avons vécu ensemble. Il sait de quoi je parle », a-t-il encore développé, avant de rencontrer les quelque 200 salariés et bénévoles de la campagne.

Le candidat Macron doit se rendre en fin de journée à Poissy (Yvelines), son premier déplacement public de campagne, pour « une conversation avec les habitants autour des sujets qu’ils choisiront ».

Il doit ensuite participer à une émission sur LCI où il sera face à un panel de six lectrices du magazine Elle.

Comment conjuguer ses fonctions régaliennes et son nouveau statut de prétendant à sa réélection ? « Je serai président autant que je le dois, candidat autant que je le peux, mais avec le même enthousiasme », a-t-il assuré, en se disant guidé par « l’humilité, la sincérité et l’ambition », mais en mettant en garde : « Rien n’est écrit. Rien n’est gagné ».