(Londres) Une infirmière qui a soigné Boris Johnson à l'hôpital en 2020 quand il avait la COVID-19 a annoncé mardi sa démission du système de santé public. Elle dénonce un manque de considération du gouvernement envers la profession.

Jenny McGee, qui avait veillé sur le chef du gouvernement conservateur en avril 2020 à l’hôpital Saint-Thomas de Londres, s’est confiée dans un documentaire de la chaîne Channel 4, diffusé le 24 mai, dont des extraits ont été dévoilés mardi.

PHOTO DIFFUSÉE PAR LE CABINET DU PREMIER MINISTRE, VIA ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Cette image diffusée par le cabinet du premier ministre Boris Johnson le montre en compagnie de l'infirmière Jenny McGee dans le jardin du 10 Downing Street en juillet 2020.

« Beaucoup d’infirmières avaient le sentiment que le gouvernement ne s’était pas montré très efficace », a-t-elle déclaré, dénonçant « indécision » et « messages brouillés ».

Conditions de travail

« Nous n’avons ni la considération ni le salaire que nous méritons », a-t-elle déclaré au sujet de la hausse de seulement 1 % prévue pour le personnel du service public de santé, le NHS, en Angleterre, qui a suscité un tollé.

Cela me dégoûte. Alors j’ai présenté ma démission ».

Jenny McGee, une infirmière qui a soigné Boris Johnson à l'hôpital en 2020

Dans un communiqué diffusé par l’intermédiaire de son hôpital, elle explique qu’elle a choisi de se mettre en retrait après l’année « la plus dure » de sa carrière, espérant néanmoins rejoindre de nouveau le NHS à l’avenir.

Elle précise qu’elle va effectuer une mission dans les Caraïbes avant de prendre des vacances en Nouvelle-Zélande, son pays d’origine.

Après sa sortie des soins intensifs de Saint-Thomas, le premier ministre conservateur avait dans une vidéo remercié deux infirmiers – « Luis », Portugais et « Jenny », Néo-Zélandaise – sans qui « tout aurait pu basculer ».

À l’image de Jenny McGee, nombre de soignants britanniques s’estiment désormais délaissés du gouvernement après avoir été applaudis par la population au début de la pandémie et après de longs mois qui ont mis les hôpitaux à rude épreuve.