(Berlin) Un employé de l’ambassade du Royaume-Uni à Berlin, soupçonné d’espionnage au profit de la Russie, est menacé d’extradition vers son pays d’origine, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Une demande d’extradition émise par Londres est actuellement à l’étude au parquet de Brandebourg-sur-Havel, a confirmé ce dernier à l’AFP, confirmant une information de l’hebdomadaire Der Spiegel.

Le parquet soupçonne ce ressortissant britannique, David S., employé comme gardien au portail de l’ambassade, d’avoir transmis, au plus tard depuis novembre 2020, des informations à un service de renseignements russe.

Les informations, transmises contre des paiements en espèces, concernaient essentiellement la Grande-Bretagne et, plus rarement, l’Allemagne, selon Der Spiegel, qui précise que le suspect est opposé à son extradition.

L’Allemagne avait annoncé son interpellation le 11 août à l’issue d’une enquête conjointe des services britanniques et allemands.

Cette affaire s’ajoute à une multitude d’autres cas dont les autorités britanniques ou allemandes accusent la Russie et ses services de renseignement.

En Allemagne, les affaires d’espionnage dans lesquelles la responsabilité du Kremlin est pointée du doigt sont légion.

Fin juin, un scientifique russe travaillant dans une université allemande, et soupçonné d’espionnage pour le compte de Moscou, a été arrêté.

Mais c’est surtout la tentative d’empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny en août dernier, dont Moscou est rendu responsable par les Occidentaux, qui a le plus contribué à envenimer les relations germano-russes.

Dans le coma, M. Navalny avait été transféré en urgence dans un hôpital berlinois et les médecins allemands avaient diagnostiqué un empoisonnement par une substance de type Novitchok.

Nombre de diplomates russes accusés d’espionnage ont été expulsés ces derniers mois de Bulgarie, des Pays-Bas, d’Autriche, de France, ou encore de la République tchèque. À chaque fois, Moscou a réagi de manière symétrique, tout en dénonçant des accusations infondées et « russophobes ».