(Bruxelles) La Belgique, inquiète de la contagiosité du variant britannique du coronavirus, a décidé vendredi d’interdire les voyages « non essentiels » vers et hors de son territoire à compter de mercredi, jusqu’au 1er mars.

« Nous n’allons pas construire un mur autour de la Belgique, nous pouvons aller dans d’autres pays mais uniquement pour des raisons essentielles », a déclaré en début de soirée le premier ministre Alexander De Croo.

Le dirigeant libéral flamand s’exprimait en conférence de presse à l’issue d’une réunion du gouvernement, associant les chefs des exécutifs régionaux, pour faire le point sur l’épidémie.

« La situation s’est stabilisée ces dernières semaines », autour de 2000 nouvelles infections par jour, mais « le danger n’a pas disparu », a-t-il dit.

M. De Croo a pointé du doigt les variants du virus « nettement plus contagieux » en circulation en Europe. D’où la nécessité de « construire des remparts, des lignes de défense ».

À compter de lundi, les voyageurs en provenance du Royaume-Uni, d’Afrique du Sud et d’Amérique du Sud (trois zones géographiques où est apparu un variant différent) devront observer une quarantaine de 10 jours à leur arrivée en Belgique, avec deux tests obligatoires aux premier et septième jours.

Pour les autres étrangers en déplacement professionnel il faudra produire deux tests négatifs, l’un effectué au départ dans le pays d’origine, l’autre à l’arrivée, a encore dit le premier ministre.

Principale mesure pour les Belges : à partir de mercredi, et jusqu’au 1er mars, ils ne seront autorisés à sortir des frontières que pour des raisons impérieuses (exercice d’une coparentalité, traitement médical, motif professionnel justifié).

Sont interdits « les voyages de loisirs ou d’agrément, il y aura des contrôles aux frontières avec des amendes », a affirmé à la chaîne de télévision RTBF l’ex-premier ministre Elio Di Rupo, président de la région wallonne.

Les travailleurs frontaliers ne sont cependant pas concernés.

La Belgique, qui compte 11,5 millions d’habitants, a déjà recensé plus de 20 000 décès liée au coronavirus depuis mars 2020.

Si le pays juge avoir mieux contenu la deuxième vague de l’automne que ses voisins (Allemagne et Pays-Bas notamment), la propagation du variant britannique fait craindre une troisième vague susceptible de peser à nouveau fortement sur le système de soins.

Ce variant a déjà provoqué des dizaines de contaminations dans des maisons de retraite et contraint à fermer provisoirement plusieurs écoles.

En interdisant les déplacements non essentiels à l’étranger (y compris à l’intérieur de l’espace de libre circulation Schengen), la Belgique prend les devants par rapport aux recommandations de l’UE.

À l’issue d’un sommet des dirigeants des Vingt-Sept jeudi soir, l’Union européenne avait appelé à éviter les voyages d’agrément face à une situation sanitaire jugée « très grave ».

Depuis presque trois mois, la Belgique est partiellement confinée, avec les écoles ouvertes mais de multiples secteurs d’activité fermés (cafés, restaurants, salles de spectacles, de sport, etc.).

Vendredi soir Alexander De Croo a annoncé que les salons de coiffure pouvaient envisager une réouverture, avec des règles de sécurité strictes, le 13 février, si la situation sanitaire ne se dégrade pas.