Le gouvernement du président français Emmanuel Macron a promis lundi une position « sans compromis » face aux fauteurs de troubles qui profitent des manifestations contre la hausse des taxes sur l'essence pour nuire aux entreprises et affronter la police, notamment au coeur de Paris, sur les Champs-Élysées.

La pression monte sur M. Macron après un deuxième week-end de manifestations parfois violentes de chauffeurs en colère. Il a promis d'expliquer mardi comment il utilisera les petites augmentations d'impôts qui sont au coeur des manifestations pour réduire la part des énergies fossiles en France.

Les manifestations constituent un défi majeur pour M. Macron, attirant des manifestants disparates sans chef ni mission clairement définis, mais partageant une colère face à son élitisme perçu.

Des actions éparses se sont poursuivies lundi alors que les conducteurs bloquaient les routes des Pyrénées à la Bretagne. De violents affrontements ont touché samedi les Champs-Élysées, quartiers haut de gamme de Paris, avec des vitrines brisées, des tirs de gaz lacrymogènes et la poursuite des fauteurs de troubles dans des rues remplies de la fumée des torches et des feux de joie.

Le gouvernement a dévoilé lundi un projet de loi qui investirait 13,4 milliards d'euros d'ici 2022 pour développer le réseau ferroviaire, le covoiturage, les voitures électriques et les navettes autonomes.

Les manifestations ont dominé une réunion du cabinet lundi, notamment sur la question de savoir « comment respecter la colère », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. « En même temps, nous devons être sans compromis face à ceux qui veulent faire du mal. »

Il a averti que les images de la violence de samedi sur les Champs-Élysées pourraient nuire à la réputation de la France à l'étranger - et aux investissements étrangers que M. Macron tente de réattirer dans l'économie française.

Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a abondé dans le même sens lundi en déclarant que les images de samedi sont un « désastre » pour un gouvernement qui essaie de faire de la France le pays européen le plus attirant pour les investisseurs.

La police parisienne a annoncé que 27 personnes comparaîtront devant un tribunal lundi pour les violences de samedi dans la capitale, et que vingt autres personnes arrêtées ce week-end ont été libérées.

Deux personnes ont été tuées et des centaines d'autres blessées dans des accidents résultant des manifestations depuis leur lancement le 17 novembre. Des centaines de manifestants et de policiers ont été blessés.