Les dirigeants turc, russe, français et allemand ont déclaré samedi que les Syriens devront eux-mêmes mener les efforts de paix dans leur pays ravagé par la guerre civile - un défi mis en relief par l'absence de groupes syriens à leur sommet.

Réunis dans un vieux manoir à Istanbul, les présidents et la chancelière ont mis de côté leurs différends par rapport au régime de Bachar al-Assad afin de s'entendre sur des cibles plus générales, telles que l'éventuel retour au bercail de millions de réfugiés fuyant ce conflit, qui a fait plus de 400 000 morts en sept ans.

Le président français, Emmanuel Macron, a dit que, sans l'amorce d'un processus politique, on ne peut envisager de façon crédible le retour des réfugiés dans leur pays.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a insisté sur l'importance des « conditions préalables » au retour de ces réfugiés, qui devront selon elle être mises en oeuvre en étroite collaboration avec les Nations unies.

« Il est nécessaire à nos yeux de garantir qu'il n'y aura pas de persécution ni d'arrestations, que certaines conditions humanitaires fondamentales seront remplies, qu'une certaine infrastructure humanitaire soit présente », a-t-elle martelé.

Mme Merkel a pris part à une conférence de presse conjointe avec M. Macron , le président turc, Recep Tayyip Erdogan , et le président russe, Vladimir Poutine.

Leur déclaration finale appelle à « un processus politique inclusif, dirigé et contrôlé par les Syriens » ainsi qu'à la convocation d'un comité d'ici la fin de l'année pour travailler sur une réforme constitutionnelle comme prélude à des élections libres et justes en Syrie.

Depuis 2015, l'Union européenne peine à gérer l'afflux de réfugiés - notamment en provenance de l'Irak et de la Syrie -, et ses membres espèrent que les pays déchirés par la guerre pourront se stabiliser et permettre le retour au bercail de leurs citoyens.