Une militante de la cause animale, qui avait publié un message injurieux à l'égard d'un boucher tué dans les attentats de vendredi dans le sud-ouest de la France, a été condamnée jeudi à sept mois de prison avec sursis pour «apologie du terrorisme», a-t-on appris de source judiciaire.

La procureure de la République de Saint-Gaudens, près de Toulouse, Cécile Deprade, a indiqué avoir requis une peine de «six à huit mois de prison avec sursis», lors de l'audience devant le tribunal correctionnel dans le cadre de la procédure de la comparution immédiate.

«Ben quoi, ça vous choque un assassin qui se fait tuer par un terroriste? Pas moi, j'ai zéro compassion pour lui, il y a quand même une justice», avait publié la militante végane sur Facebook, trois jours après la mort dans la localité de Trèbes du boucher du supermarché Super U, Christian Medves, une des quatre victimes du djihadiste Radouane Lakdim. Le message avait ensuite été retiré.

Dans son réquisitoire, la magistrate a expliqué que c'était le droit de la prévenue d'avoir une philosophie de vie particulière mais qu'elle ne pouvait oublier qu'elle vivait dans un État de droit avec des règles qui s'appliquent à tout le monde.

Mme Deprade a notamment insisté sur la notion d'apologie du terrorisme, s'appuyant notamment sur la circulaire de l'ancienne ministre française de la Justice Christiane Taubira de janvier 2015, dont elle a lu le texte à l'audience.

Dans cette circulaire, Mme Taubira définit «l'apologie» par «un commentaire sur des actes de terrorisme en portant sur eux un jugement moral favorable», a expliqué la procureure.

Le texte «en lui-même» de la militante végane, «c'est exactement ça», a-t-elle souligné.

Ce message avait entraîné des réactions virulentes à la veille des obsèques des quatre victimes des attentats, célébrées dans les villes de Trèbes et Carcassonne. Le chef boucher du Super U, 50 ans, marié et père de deux filles, avait été le premier à être assassiné dans le supermarché, quand le djihadiste se réclamant du groupe État islamique (EI) avait fait irruption dans le magasin le 23 mars.