La Belgique devrait être dotée d'un gouvernement de plein exercice, qu'elle attend depuis plus de 500 jours, lundi ou mardi après le feu vert donné ce week-end par les six partis de la coalition à l'accord gouvernemental.

D'ultimes tractations devaient débuter dimanche soir pour attribuer les portefeuilles du gouvernement appelé à être dirigé pour la première fois depuis 32 ans par un francophone, le socialiste Elio Di Rupo.

«Elles risquent de durer une bonne partie de la nuit», a indiqué à l'AFP un responsable politique. Les six partis de la coalition doivent en effet se mettre d'accord sur deux équilibres très sensibles: entre Flamands et Wallons d'une part; entre socialistes, démocrates-chrétiens et libéraux de l'autre.

L'équipe gouvernementale prêtera ensuite serment devant le roi Albert II lundi ou mardi, a-t-on indiqué de même source.

Cette cérémonie mettra fin à la crise politique la plus longue de l'histoire du royaume, à la recherche d'un gouvernement de plein exercice depuis avril 2010. Il est depuis dirigé par un gouvernement en affaires courantes, avec à sa tête le Flamand Yves Leterme.

À 60 ans, Elio Di Rupo va devenir le premier chef de gouvernement francophone depuis plus de trois décennies, en même temps que le premier socialiste à ce poste depuis 1974, à un moment où partout en Europe la gauche est à la peine.

S'il est populaire, le nouveau premier ministre ne s'attend pas à bénéficier d'aucun état de grâce, dans un contexte économique et social difficile. Une «manifestation nationale contre l'austérité» a rassemblé vendredi entre 50 000 et 80 000 personnes à l'appel des syndicats.

Le gouvernement devra en outre faire face à l'opposition résolue des nationalistes flamands de la N-VA, première formation politique de Flandre. Le parti dirigé par Bart de Wever est au plus haut dans les sondages, dont le dernier lui accorde 39,8% des intentions de vote alors que tous les partis de la coalition reculent.

Le gouvernement Di Rupo devrait conserver de nombreux ministres en fonction. L'une des inconnues est le maintien ou non du libéral Didier Reynders aux Finances, poste qu'il occupe depuis 1999.