L'écrivain et ancien journaliste vedette de la télévision française Patrick Poivre d'Arvor a été condamné mercredi par la justice à verser 33 000 euros (46 000$) à une ex-compagne pour avoir porté atteinte à sa vie privée et à ses droits d'auteur dans un livre paru en 2009.

Agathe Borne, qui avait eu une liaison avec «PPDA» de 2006 à 2008, l'accusait d'avoir fait sans son autorisation le récit au jour le jour de leur relation et d'avoir publié certaines de ses lettres d'amour.

Face au tribunal, les avocats de Patrick Poivre d'Arvor avaient plaidé qu'il s'agissait d'une simple fiction.

Mais dans son jugement, le tribunal de Paris a estimé que «les procédés littéraires utilisés ne permettent pas au lecteur de différencier les personnages de la réalité, de sorte que l'oeuvre ne peut être qualifiée de fictionnelle».

Pour le tribunal, les passages poursuivis par Agathe Borne touchant notamment à sa santé et à sa sexualité sont bien attentatoires à sa vie privée et sa notoriété ne peut «justifier un droit du public à en être informé».

Agathe Borne reprochait en outre à son ancien amant d'avoir publié sans son autorisation onze lettres qu'elle lui avait écrites. Le tribunal lui a également donné raison sur ce point, condamnant PPDA pour «atteinte à ses droits d'auteur».

Le romancier devra verser à Agathe Borne 25 000 euros (35 000$) de dommages-intérêts, ainsi que 8000 euros (11 000$) de frais de justice.

Par ailleurs, sa condamnation devra faire l'objet d'une publication dans deux organes de presse. Toute nouvelle réimpression ou réédition de l'ouvrage litigieux, Fragments d'une femme perdue, est également interdite.

Patrick Poivre d'Arvor, 63 ans, qui a présenté pendant 21 ans le journal de TF1, avait été accusé de plagiat dans sa biographie parue en 2011 de l'écrivain américain Ernest Hemingway.