Le Portugal s'est réveillé lundi «absolument à droite» avec pour la première fois de l'histoire de la démocratie «un président, un gouvernement et une majorité» de droite, relève lundi la presse portugaise.

«Une majorité, un gouvernement, un président»: le «rêve» du Parti social-démocrate (PSD, centre droit), qui devrait former une coalition gouvernementale avec la formation de droite CDS-PP, est «devenu réalité», écrit en Une le grand quotidien Diario de Noticias.

«Le pays a viré à droite», écrit son concurrent Publico, qui souligne également «la dimension de la déroute» des socialistes qui réalisent leur «pire score depuis 20 ans».

«Grand vainqueur» du scrutin, le président du PSD Pedro Passos Coelho affiche un large sourire à la Une de tous les quotidiens. Mais, avertit le journal i, il n'a désormais «aucune excuse pour échouer».

La droite «obtient une majorité confortable pour s'entendre sur un gouvernement consensuel qui dure toute la législature qui s'annonce, dès le départ, comme la plus difficile de l'histoire de la jeune démocratie portugaise», écrit l'éditorialiste du Diario de Noticias.

Le quotidien économique Jornal de Negocios met également en avant «les 30 jours de folie qui attendent le nouveau gouvernement», qui devra appliquer sans délai le programme de rigueur et réformes exigé dans le cadre du plan de sauvetage financier de l'UE et du FMI.

«Passos Coelho bénéficiera de l'état de grâce le plus court que l'on ait jamais vu, écrit le quotidien des affaires. Socrates avait eu deux ans, Passos n'aura peut-être pas deux mois».

«Avec Passos Coelho, le gouvernement sera dirigé par un homme qui n'a pas d'expérience de gouvernement, que personne ne connait sur la scène internationale et dont les capacités sont méconnues», souligne pour sa part i, qui relève qu'«il y a une montagne à gravir dont personne ne sait encore où est le sommet».

Selon le Diario Economico, Passos Coelho aura «les conditions indiscutables pour gouverner et mener à bien le programme que l'État portugais a signé avec la «troïka»» (UE, FMI, BCE).

Mais, prévient l'éditorialiste, «l'accord est exigeant. Il y aura des dizaines de mesures, certaines d'urgence, d'autres structurelles, qui vont détruire le pays que nous avons et vont, souhaitons-le, en construire en autre».

«Nous allons assister sans aucun doute à une période de conflit social sans précédent, dans la rue», estime-t-il alors que Publico voit dans le niveau record atteint par l'abstention un «signal inquiétant».