L'Union européenne et les États-Unis ont vivement condamné la répression en Biélorussie après la réélection du président Alexandre Loukachenko et demandé la libération des opposants arrêtés tandis que la Russie observait une prudente neutralité.

Condamnant la répression, le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a réclamé la libération «immédiate» des opposants arrêtés.

Le renforcement des relations entre l'UE et la Biélorussie «est subordonné au respect des principes de la démocratie, de la primauté du droit et du respect des droits de l'Homme», a souligné Mme Ashton.

Suite à la réélection de M. Loukachenko, au  pouvoir depuis seize ans, la police a dispersé sans ménagement dimanche soir des dizaines de milliers de manifestants de l'opposition qui dénonçaient des fraudes massives lors du scrutin présidentiel. Sept des neuf candidats d'opposition ont été interpellés, ainsi que des centaines de personnes.

Dans un communiqué de leur ambassade à Minsk, les États-Unis ont, comme l'Union européenne, dénoncé un «recours excessif à la force».

«Nous sommes particulièrement inquiets du recours excessif à la force par les autorités, notamment concernant plusieurs candidats à la présidence battus et interpellés, ainsi que de la violence à l'égard des journalistes et des membres de la société civile», a souligné l'ambassade.

Pour l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), «le décompte des voix a manqué de transparence», la moitié du décompte étant soit «mauvais», soit «très mauvais».

La Biélorussie a encore «un chemin considérable à accomplir» avant que ses élections soient jugées libres, a souligné l'OSCE.

De nombreux pays européens, parmi lesquels l'Allemagne, l'Italie, la France, la Lituanie, ont vivement condamné le recours à la force par les autorités de la Biélorussie et demandé la libération des opposants détenus.

Mais la Russie a évité de se joindre à ce concert de critiques, le président russe Dmitri Medvedev indiquant simplement que la présidentielle en Biélorussie était «une affaire intérieure».

«Pour la Russie, la Biélorussie restera l'un des États les plus proches, quel que soit son dirigeant», a ajouté le président russe.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, s'est montré particulièrement sévère, jugeant «inacceptable que des candidats de l'opposition et leurs partisans qui veulent user de leur liberté d'opinion soient tourmentés, battus ou arrêtés».

De même, son homologue italien, Franco Frattini, a considéré «inacceptables» les arrestations tandis que le ministère français des Affaires appelait les autorités de la Biélorussie à respecter «les standards de démocratie européens».

«La brutalité des forces de l'ordre est inadmissible», a souligné le ministère polonais des Affaires étrangères, s'inquiétant particulièrement du sort des candidats d'opposition «battus et interpellés» et appelant à les «libérer immédiatement».

La Lituanie a également fait part de son inquiétude et réclamé la libération des personnes interpellées, soulignant que les autorités du Bélarus «n'avaient pas respecté la liberté de rassemblement».

En visite à Moscou, le président letton Valdis Zatlers a estimé que les violences en Biélorussie montraient le manque de «maturité» du pays.