Le Royaume-Uni entend «mener les efforts» en faveur d'un accord international sur les moyens de faire payer aux banques le coût de leur sauvetage, a affirmé lundi le secrétaire d'État britannique en charge du secteur financier, Paul Myners.

«Si les banques bénéficient ne serait-ce que d'un soupçon de garantie publique implicite, elles doivent payer pour cette aide», a souligné Lord Myners, dans une tribune parue dans le quotidien The Guardian.

«Trouver un moyen pour empêcher que ce soit au contribuable de payer la facture des futurs plans de sauvetage ne sera pas facile, mais le Royaume-Uni continuera à mener les efforts dans ce but», a poursuivi le secrétaire d'Etat, ajoutant que «ce problème ne peut être résolu que grâce à un accord mondial, car nous savons bien que les banques savent exploiter les failles du système».

M. Myners présidera justement ce lundi une réunion d'étape à Londres consacrée à cette question des moyens de faire payer aux banques le «fardeau» de leur sauvetage. Elle rassemblera des hauts fonctionnaires du G7 et d'organisations financières internationales, avant la remise en avril d'un rapport du FMI sur ce sujet.

Parmi les solutions évoquées figurent la taxation des transactions financières internationales (souvent qualifiée de «taxe Tobin»), idée qui avait été avancée par le premier ministre britannique Gordon Brown en personne, ou encore la mise en place d'une «prime d'assurance», solution que le FMI semble privilégier.

Par ailleurs, cet appel de Lord Myners à la coordination internationale fait suite à l'annonce de réformes-choc par le gouvernement américain, dont celle d'une taxation des banques pour leur faire rembourser le coût de leur sauvetage, et celle d'une limitation de leur taille et de leurs activités.

Dimanche, le ministre britannique des Finances Alistair Darling s'était montré sceptique sur ces propositions, estimant qu'elles n'auraient pas empêché la crise financière et risquaient de nuire au consensus international. «Si chacun s'occupe de ses affaires dans son coin, on n'aboutira à absolument rien du tout», avait lancé M. Darling, dans un entretien au Sunday Times.