La confirmation d'un diagnostic d'Ebola aux États-Unis était inévitable, selon les experts. Mais ce premier cas a néanmoins donné lieu à des erreurs médicales qui ont exposé inutilement plusieurs personnes, dont cinq écoliers de Dallas, au virus porté par Thomas Eric Duncan, un ressortissant du Liberia.

Lors de sa visite initiale dans un hôpital de Dallas, Thomas Eric Duncan, le premier malade de la fièvre Ebola diagnostiqué aux États-Unis, avait informé le personnel du service d'urgence qu'il était arrivé quatre jours plus tôt du Liberia, le pays d'Afrique de l'Ouest le plus touché par le virus. Il a quand même été renvoyé chez lui avec des antibiotiques.

Deux jours plus tard, Duncan a été transporté par ambulance au même hôpital, montrant les symptômes de la maladie qui a tué plus de 3000 personnes sur le continent africain. Il se trouve depuis en quarantaine, reposant dans un état jugé «grave».

«Malheureusement, cette information n'a pas été pleinement communiquée à l'ensemble de l'équipe», a déclaré hier le Dr Mark Lester, vice-président du réseau hospitalier Texas Health Ressources, en faisant référence à la provenance du patient.

En le renvoyant chez lui, l'équipe médicale du Texas Health Presbyterian Hospital croyait qu'il souffrait d'une «maladie virale commune de faible malignité», a précisé le Dr Lester.

Or, après ce diagnostic erroné, entre 12 et 18 personnes auraient été en contact avec Thomas Eric Duncan, dont l'identité a été confirmée hier par les autorités du Liberia, son pays d'origine. Se trouvent parmi celles-ci cinq enfants qui fréquentent quatre écoles de Dallas. Ils ne montrent pas de symptômes du virus et sont en observation à leur domicile.

Des amis et des membres de la famille de Duncan sont également en observation, de même que les ambulanciers et le personnel de l'hôpital de Dallas qui se sont occupés du patient.

« Une erreur »

«C'est une erreur. Ils ont cafouillé. Ce n'est pas la peine d'en rajouter, mais il faut espérer que cela ne se reproduira plus jamais», a déclaré sur CNN le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institution nationale des allergies et des maladies infectieuses.

Cette erreur a été révélée au cours d'une journée où les autorités fédérales et locales ont tenté de rassurer la population texane et américaine sur leur capacité à empêcher la propagation du virus.

«C'est un cas sérieux. Soyez assurés que notre système fonctionne comme il se doit», a déclaré le gouverneur du Texas Rick Perry lors d'une conférence de presse au Texas Health Presbyterian Hospital.

«Nous ne sommes pas en Afrique de l'Ouest», a pour sa part déclaré David Lakey, commissaire du département de la Santé du Texas, lors du même point de presse. «Nous sommes dans une ville très sophistiquée, un hôpital très sophistiqué et [...] les chances que ça se propage sont très, très, très petites.»

Un autre cas ?

Malgré ces paroles rassurantes, un autre responsable texan a admis qu'il ne serait pas surpris si un autre cas d'Ebola était diagnostiqué parmi les personnes qui ont été en contact avec Thomas Eric Duncan.

Cet homme dans la quarantaine a quitté le Liberia le 19 septembre et a atterri à Dallas le lendemain. Il s'est écoulé quatre jours avant que les premiers symptômes de la fièvre Ebola se manifestent. Son infection a été confirmée mardi.

Quatre jours avant son départ de Monrovia, capitale du Liberia, Duncan a aidé un homme à transporter à l'hôpital une femme atteinte du virus Ebola, a rapporté hier le New York Times sur son site. L'homme et la femme sont morts depuis.