L'OTAN s'est dite jeudi prête à renforcer son assistance à l'Ukraine face à l'«agression» de la Russie, qu'elle appelle à retirer ses troupes de la frontière et à ne pas intervenir sous couvert de maintien de la paix.

«La Russie a massé d'importantes forces à la frontière ukrainienne, pour protéger les séparatistes et pour utiliser tout prétexte pour intervenir davantage», a déclaré le secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, au cours d'une conférence de presse à Kiev.

«J'appelle la Russie à se retirer du bord du gouffre, à se retirer de la frontière. N'utilisez pas le maintien de la paix comme prétexte pour faire la guerre», a-t-il ajouté.

L'Alliance atlantique s'est alarmée ces derniers jours de la présence militaire croissante de la Russie à la frontière ukrainienne, passée, selon elle, de 12 000 hommes mi-juillet à 20 000 hommes actuellement. Elle craint que Moscou, qui réclame des mesures d'urgence pour venir en aide à la population civile dans l'est, n'intervienne pour des prétextes humanitaires.

«La liberté et l'avenir de l'Ukraine sont attaqués», a averti M. Rasmussen. «Le soutien de la Russie aux séparatistes continue. Il a gagné en intensité et en sophistication», a-t-il ajouté, jugeant que la catastrophe de l'avion de Malaysia Airlines le 17 juillet était une conséquence de ce soutien M. Rasmussen a rencontré à Kiev le président Petro Porochenko et le premier ministre Arseni Iasteniouk, à qui il était venu apporter son «soutien politique» alors que les forces ukrainiennes intensifient leur offensive face aux insurgés prorusses.

Il a assuré que le partenariat entre l'Alliance atlantique et l'Ukraine (qui n'en est pas membre) était «solide». «En réaction à l'agression russe, l'OTAN travaille de manière encore plus étroite avec l'Ukraine pour réformer ses forces armées et ses institutions de défense», a-t-il assuré.

«Nous conseillons l'Ukraine en terme de planification militaire et de réforme de la défense et nous sommes prêts à renforcer cette coopération», a-t-il ajouté.

Il a indiqué qu'une réunion spéciale aurait lieu avec l'Ukraine en marge du sommet de l'OTAN prévu à Newport.

«L'attitude de la Russie crée une nouvelle situation en terme de sécurité en Europe», a-t-il affirmé.