Les États-Unis ont annoncé vendredi des sanctions à l'encontre de six responsables de Crimée, un ancien responsable ukrainien ainsi qu'un groupe gazier, soupçonnés de menacer «la paix et la stabilité en Ukraine».

«La Crimée est un territoire occupé. Nous continuerons à imposer des coûts à ceux qui continuent à violer l'intégrité du territoire et la souveraineté de l'Ukraine», a affirmé le sous-secrétaire au Trésor David Cohen.

Parmi les responsables de Crimée accusés d'être «séparatistes» figurent Roustam Temirgaliev, le vice-premier ministre qui a facilité l'organisation du référendum en Crimée, ainsi que le maire de Sébastopol Alexeï Tchaly, précise un communiqué du Trésor.

Ces sept responsables, qui comptent aussi Sergueï Tsekov, ancien vice-président du parlement Ukrainien, étaient déjà dans la liste des personnes sanctionnées par l'Union européenne, a précisé le Trésor.

La compagnie gazière Tchernomorneftegaz, également sous le coup des sanctions américaines, est basée en Crimée mais est passée sous contrôle russe. Jusqu'ici compagnie publique ukrainienne disposant de plateformes d'exploitation au large de la côte ouest de la Crimée et en mer d'Azov, Tchernomorneftegaz fait désormais l'objet de sanctions pour «avoir été complice de l'appropriation illicite d'actifs de l'Etat ukrainien».

«Ces individus et cette entité sont sanctionnés parce qu'ils sont responsables ou complices d'actions et de politiques qui affaiblissent le processus démocratique et les institutions en Ukraine, qui menacent la paix, la sécurité, la stabilité ou l'intégrité territoriale de l'Ukraine», affirme le Trésor.

Aux termes de ces sanctions, les sociétés et dirigeants visés verront leurs éventuels avoirs aux États-Unis gelés, et toute société américaine ou faisant des affaires aux États-Unis a pour interdiction de commercer avec eux.

Cette nouvelle vague de sanctions s'ajoute à celle du mois de mars où Washington avait gelé les avoirs aux États-Unis de 31 personnes et entités russes ou pro-russes, dont la banque Rossia, la banque du président Poutine et d'autres dirigeants russes.

Ces sanctions supplémentaires interviennent à cinq jours d'une réunion quadripartite entre l'Ukraine, la Russie, les États-Unis et l'Union européenne, prévue le 17 avril à Genève, pour tenter de dénouer la crise internationale ukrainienne.

Le président Barack Obama avait prévenu jeudi qu'une escalade de la situation en Ukraine conduirait à de nouvelles sanctions américaines et européennes contre Moscou et appelé ses partenaires européens à une telle éventualité.

«Il y a un consenus large et fort au sein du G7 pour accroître les sanctions (...) en cas d'escalade de la part de la Russie», a déclaré vendredi le secrétaire au Trésor américain Jacob Lew lors d'une conférence de presse.

Ce groupe des sept pays les plus industrialisés (États-Unis, France, Allemagne, Italie, Japon, Canada, Grande-Bretragne) s'est réuni jeudi soir à Washington et a évoqué la «situation» de l'Ukraine, selon leur communiqué.

«Il n'y avait aucune divergence», a-t-il ajouté tout en assurant qu'il espérait ne pas avoir à intensifier les mesures déjà prises contre Moscou.

«Pour être clair, il n'y avait personne dans la salle, moi compris, qui souhaite être dans la situation où de nouvelles sanctions seraient nécessaires», a déclaré M. Lew.

«Le but est de montrer clairement à la Russie qu'elle doit reculer», a ajouté le ministre.